Par Joël Onana
Ce dimanche, plusieurs commerçants du marché 3e à Douala ont reçu la visite de militaires envoyés par les autorités locales. Leur mission : persuader les opérateurs économiques de ne pas adhérer aux journées de villes mortes prévues à partir de demain, lundi.
Lors de l’échange, un commerçant a interpellé les militaires sur la sécurité de leurs biens :
« Si demain j’ouvre mon commerce et que la nuit les gens viennent casser ou brûler mon commerce, je fais comment ? »
Faute de réponse concrète, les militaires auraient indiqué qu’ils « vont poser la question au gouverneur », suscitant inquiétude et scepticisme chez plusieurs vendeurs.
Cette initiative traduit la pression des autorités pour maintenir l’activité économique, alors que la peur d’éventuelles représailles et violences incite de nombreux commerçants à envisager de baisser rideau. Les appels à la ville morte se multiplient à Douala dans le contexte post-électoral tendu depuis l’annonce contestée de la réélection de Paul Biya le 12 octobre 2025.
Pour les autorités, le maintien de l’activité est un enjeu stratégique afin d’éviter une paralysie économique et de contrer l’influence des mouvements de contestation. Pour les commerçants, c’est la sécurité de leurs biens et de leurs familles qui prime, face à la menace persistante de violences nocturnes.
