Par Armand Soussia, À Garoua
Depuis la proclamation de la victoire controversée de Paul Biya, la situation sécuritaire se dégrade au Cameroun. Des opérations de kidnapping ciblent désormais les partisans d’Issa Tchiroma, principal rival du chef de l’État sortant.
À Laindé, des hommes armés non identifiés ont fait irruption pour interpeller plusieurs membres de la famille de Tchiroma. À Garoua, sa résidence familiale a été prise d’assaut par des hommes en tenue qui ont défoncé les portes, saccagé les lieux avant d’enlever plusieurs occupants.
Sali Younoussa, membre du mouvement « Pouvoir au Peuple Camerounais », a également été kidnappé à Garoua. Il se trouvait avec une femme qui préparait un repas pour les civils chargés d’assurer la sécurité autour de la résidence de Tchiroma.
À Bafoussam, Brice Tchouo, représentant du Fsnc dans un bureau de vote, a été enlevé par des hommes en tenue le 31 octobre, devant ses enfants. Le commando aurait saisi les téléphones et tablettes des enfants avant de le conduire à la légion de Bafoussam. Selon plusieurs sources locales, il a depuis été transféré à Yaoundé.
En réaction à ces arrestations et disparitions forcées, plusieurs mouvements citoyens et partis politiques ont lancé un appel à trois journées de villes mortes, à partir de lundi et jusqu’à mercredi, sur l’ensemble du territoire, pour dénoncer la répression et exiger la libération des détenus.
La proclamation de Paul Biya comme vainqueur du scrutin du 12 octobre 2025 a déclenché une nouvelle crise politique au Cameroun. Le camp Tchiroma affirme détenir des preuves de fraude massive et accuse le régime d’avoir « volé la victoire du peuple ». Dans plusieurs régions du Nord et de l’Ouest, les tensions demeurent vives, tandis que des opérations de répression visent désormais les opposants et militants soupçonnés de soutenir Issa Tchiroma.
