Par Joël Onana
Une affaire de viol en garde à vue secoue la Légion de gendarmerie du Littoral. Me Ntimbane Bomo, avocat au barreau du Cameroun, a révélé qu’une des femmes arrêtées lors des manifestations post-électorales a déclaré avoir été violée par un gendarme au cours de sa détention.
Selon le témoignage recueilli par ses avocats, la victime affirme pouvoir identifier l’auteur présumé du viol. Elle indique s’être plainte auprès des autorités compétentes, mais aucune suite n’aurait été donnée jusqu’ici.
« Nous demandons au Commissaire du Gouvernement d’ouvrir une enquête sur cette affaire », a déclaré Me Ntimbane Bomo, dénonçant un silence inquiétant des autorités face à ce qu’il qualifie de « crime grave commis sous la responsabilité de l’État ».
Cette révélation intervient dans un climat post-électoral déjà tendu, marqué par des arrestations massives, des disparitions et de nombreuses dénonciations de mauvais traitements infligés aux manifestants arrêtés dans plusieurs villes du pays.
Depuis la proclamation controversée de la victoire de Paul Biya à l’élection présidentielle du 12 octobre 2025, plusieurs manifestations ont éclaté à travers le pays. La répression des forces de sécurité a conduit à des centaines d’arrestations. Des organisations de défense des droits humains alertent depuis plusieurs jours sur des cas présumés de tortures et de violences sexuelles dans les lieux de détention, sans réaction officielle du gouvernement à ce jour.
