Par Serge Aimé Bikoi
En date du 21 août 2023, le collectif des syndicats et associations d’artistes-musiciens camerounais a adressé des correspondances aux patrons des sociétés de téléphonie mobile (Orange, Mtn, Camtel, etc). L’objet de ces correspondances identiques est relatif à l’utilisation des œuvres protégées par ces opérateurs. Dans l’exposé des récriminations, des mandataires des Organismes de gestion collective(Ogc) du droit d’auteur et des droits voisins du droit d’auteur font savoir aux Directeurs généraux que les entreprises de téléphonie mobile dont ils tiennent les rênes exploitent, depuis 20 ans dans le cadre de leurs services à valeur ajoutée, des œuvres protégées au mépris de la réglementation en vigueur au Cameroun. En effet, le droit d’auteur est la rétribution de l’artiste grâce à laquelle il vit pour subvenir à ses besoins fondamentaux en termes de santé, d’alimentation, de logement, de scolarisation de sa progéniture, etc.
Des lettres d’information, des factures, des mises en demeure et des sommations à payer ont été, d’ailleurs, adressées aux tenants de ces multinationales par des corporations syndicales d’artistes-musiciens. Mais ces procédures sont restées sans suite favorable jusqu’à présent. De plus, les multiples appels à une rencontre autour d’une table avec les mandataires des Organismes de gestion collective ont, chaque fois, été soldés par un refus catégorique des patrons de ces entreprises de téléphonie mobile. Les différentes tentatives d’aboutir à compromis ont, dans la même veine, échoué en raison de la volonté de ces multinationales de ne pas se conformer à la loi, en s’acquittant de la redevance due au titre du droit d’auteur et des droits voisins du droit d’auteur.
Le collectif des syndicats et d’associations d’artistes-musiciens exhorte Orange, Mtn, Nextell, Camtel et Yoomix community à prendre toutes les dispositions. Question de se mettre en règle relativement au paiement de la redevance due au titre du droit d’auteur et des droits voisins dans les meilleurs délais. Aussi les mandataires des Ogc les somment-ils d’arrêter toute exploitation des œuvres protégées dans leurs services à valeur ajoutée jusqu’à la régularisation de leur situation vis-à-vis des créateurs des œuvres protégées. Le délai de 72 heures pour se conformer à la loi a été donné à ces opérateurs le 21 août 2023. Il a expiré hier(jeudi, 24 août). Raison pour laquelle tous les syndicats et associations d’artistes-musiciens montent au créneau ce vendredi, 25 août pour exiger le paiement, sans délai, de leurs droits d’auteur. “20 ans sans droits d’auteur ! Debout pour nos droits!” est le slogan de cette action lancée par les théoriciens et praticiens de l’art musical.
En rappel, depuis 2005 jusqu’à l’heure actuelle, toutes les sociétés de téléphonie mobile exerçant au Cameroun n’ont jamais payé les droits d’auteur aux artistes de toutes les corporations. Toute chose qui est injuste. Pourtant, ces multinationales font une surexploitation des musiques locales à travers leurs offres et services à valeur ajoutée. Dans le monde entier, des artistes reçoivent le pécule lié à cette redevance. Le droit d’auteur étant donc une activité qui vit de contentieux, les syndicats et associations d’artistes-musiciens sont, tous, mobilisés comme un seul homme en vue de revendiquer leurs droits jamais payés par ces opérateurs de téléphonie mobile.
Patrons des sociétés de téléphonie mobile, payez les droits d’auteur des artistes-musiciens camerounais!
