Par Serge Aimé BIKOI
Le Snaes a fait le tour des communes et des régions pour faire cette évaluation. Selon le Secrétaire général du Syndicat national autonome de l’éducation et de la formation (Snaes), Chamberlain Owona Amougui, “certaines administrations ont commencé à se décharger de certains dossiers pour s’en remettre aux communes suivant les dispositions de la loi. Toutefois, l’on
déplore encore le fait que la quotité allouée légalement soit inférieure au montant exigé légalement”.
Ce syndicaliste évoque, par exemple, que 8% de compétences doivent être transférées cette année 2025 de l’éducation de base au profit des communes. Et sur ces 8%, 70% ont déjà été transférés pour la construction et la réhabilitation des infrastructures scolaires. De tout ce qu’il a énuméré là, l’on n’a même pas encore touché tous les aspects concernés par le transfert. L’on s’est limité ici au transfert en matière de construction et de réhabilitation des infrastructures. Le Sg du Snaes ajoute que d’autres administrations n’ont pas beaucoup avancé dans le sens du transfert des compétences et des ressources prescrit par la loi. La décentralisation met, de facto, un coup de frein à la pleine participation des régions au développement du secteur éducatif.
À cause de cet état de choses, les membres du Snaes arguent que l’élitisme et le centralisme ont montré leurs limites. “Ils ont été incapables, explique C. Owona Amougui, de montrer le fossé entre les centres urbains scolarisés et les milieux ruraux marginalisés. Ils ont échoué dans l’opérationalisation de la carte scolaire, en mettant au placard les données statistiques sur la base desquelles les écoles doivent être ouvertes pour répondre aux besoins réels de l’éducation. Par leur approche, l’élitisme et le centralisme ont défavorisé la politique de l’unité, de la cohésion et de l’intégration, en mettant tout à la seule intelligence des acteurs centraux”.
En rappel, qu’il s’agisse de l’enseignement général ou technique, la loi du 24 décembre 2019 portant Code des Collectivités territoriales décentralisées(Ctd) consacre le transfert des compétences aux régions et aux communes. L’article 271 énonce, en matière d’éducation, le transfert des compétences suivantes aux régions :
- La participation à l’établissement et à la mise en œuvre de la tranche régionale de la carte scolaire nationale
- La création de l’équipement et la question de l’entretien, la maintenance des lycées et collèges de la région
- Le recrutement et la gestion du personnel enseignant d’appoint desdits établissements
- L’acquisition du matériel et des fournitures scolaires
- La répartition et l’allocation des bourses et d’aides scolaires
- La participation et l’administration des lycées et collèges de l’État par le biais des structures de dialogue et des concertations
- Le soutien à l’action des communes en matière d’enseignement primaire et maternel