Par Mon’Esse
Toutes les activités d’encadrement scientifique des étudiants devraient être suspendues à compter du 16 mai au Cameroun, à l’appel du Syndicat national des chercheurs du secteur public (Synac), qui s’élève contre la «débrouillardise scientifique» dans le pays.
Visant à solliciter une meilleure politique de financement de la recherche pour produire des innovations industrialisables, ce mouvement d’humeur sera accompagné d’un arrêt des activités scientifiques dans toutes les structures de recherche du ministère de la Recherche et de l’Innovation (Minresi), ainsi que de sit-in pacifiques et de manière déterminée, à une date qui sera communiquée «si le gouvernement opte pour la rue en lieu et place du dialogue social sincère».
A l’origine de ce coup de colère, le Synac constate que plusieurs réunions interministérielles, tenues de septembre 2022 à janvier 2023 au ministère du Travail et de la Sécurité sociale (Mintss), avec pour sujet les revendications des chercheurs du Minresi, n’ont pour certaines pas trouvé de solutions durables.
Le département du Travail, rappelle le syndicat avait déjà, le 30 novembre 2021, donné un délai de 12 mois pour trouver des solutions à certaines revendications notamment celles relatives à l’octroi d’une allocation financière trimestrielle aux chercheurs en vue de développer des innovations compétitives, et celles liées à la promulgation d’une loi d’orientation de la recherche, autant de doléances que le Minresi a promis porter en haut lieu.
Refusant l’affaiblissement actuel de la capacité d’innovation des chercheurs, le Synac estime que la recherche camerounaise, patrimoine d’un Etat classé parmi les 10 dernières économies les moins innovantes, «gagnerait à ne pas régresser davantage du fait de l’absence d’une politique pérenne de financement de la recherche».
Si les protestataires s’opposent à ce que la «débrouillardise scientifique» s’installe dans l’activité de recherche, ils affirment, par contre, que
«les chercheurs camerounais ont de la compétence, mais sont fragilisés par le faible financement de la recherche».