Par Paul Tjeg
L’épidémie de choléra qui s’est déclenchée au Cameroun en octobre 2021 a laissé de profondes séquelles au sein de la société. Selon les derniers chiffres rendus publics par le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’Onu (Ocha), plus de 20 000 personnes ont été touchées, parmi lesquelles 481 sont mortes. «Alors que le nombre de cas rapportés était relativement faible entre novembre 2022 et mars 2023, une augmentation significative a été observée depuis mars 2023 dans la région du Centre, faisant de celle-ci le nouvel épicentre de l’épidémie. Entre le 9 et le 23 août 2023, 228 nouveaux cas de choléra, dont 6 décès, ont été notifiés dans les régions du Centre, du Littoral, de l’Ouest et du Sud-Ouest (soit un taux de létalité de 2,4 %) », peut-on lire dans le document.
Les données publiées par Ocha sont certes alarmantes, mais elles sont loin de refléter la réalité sur le terrain. Le nombre de morts et de personnes atteintes par la maladie pourrait être plus élevé, car d’après le ministère de la Santé publique, de nombreuses personnes préfèrent ne pas se rendre à l’hôpital pour se faire soigner. Pour expliquer la récurrence des épidémies au Cameroun, Ocha a répertorié plusieurs facteurs. Il s’agit notamment accès limité à l’eau potable dans certaines zones, les mauvaises conditions d’eau, d’hygiène et d’assainissement, la faible couverture vaccinale, les mouvements de population, l’insuffisance des infrastructures et du personnel de santé, ainsi que la mise en œuvre limitée des mesures préventives par la population.