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Par Mon’Esse
L’analyse de la performance de la Banque camerounaise des petites et moyennes entreprises (BC-Pme), sur la période 2019-2020, met en lumière une performance globale mitigée, alternant entre une persistance des déséquilibres structurels et des améliorations ponctuelles, selon les résultats d’une étude du cabinet Obiv Solutions.
Pendant la première année de cette étude, l’entité publique, en activité depuis juillet 2015, est demeurée dans une position de déséquilibre financier, présentant un déficit net de -1,53 milliard de francs et un produit net bancaire (PNB) insuffisant pour couvrir ses charges d’exploitation.
De même, souligne cette étude reçue mercredi par la rédaction, la rentabilité de la BC-PME reste négative, le taux de recouvrement des crédits apparaissant faible (21,33%), et l’encours clients atteignant les 4268 entreprises dont la majorité sont des PMEs.
En 2020, le résultat brut d’exploitation restait déficitaire de -341 millions de francs, un résultat attribué au poids excessif des charges du personnel (126% du produit globale d’exploitation), le résultat net positif, soit 1,16 milliard de francs, étant une conséquence de la reprise de provisions et non pas à une amélioration réelle de l’exploitation.
La fragilité de l’entreprise reste permanente bien que les liquidités aient connu une amélioration, affirme Obiv Solutions : «En résumé au cours de la période de 2019 à 2020, la BC-PME a une performance qui la rend vulnérable avec une rentabilité aléatoire et une grande dépendance aux fonds publics.»
Selon la note de conjoncture, la digitalisation des procédures chez cette entité est quasi-absente, avec aucune intégration des outils numériques dans la totalité de ses services, un état de fait qui lui impose des défis majeurs dans un contexte où la modernisation des pratiques d’approche clientèle est un enjeu de compétitivité incontournable.
L’absence des initiatives fortes pour relever ces défis, constitue ainsi un frein pour le développement et la compétitivité de ladite entreprise, d’où l’urgence d’une structuration numérique pour ses activités et le renforcement de son positionnement à moyen et long terme, dans un environnement de plus en plus dynamique.
De même, l’inaccessibilité en ligne des états financiers, ou encore des rapports financiers annuels, ne permet pas aux parties prenantes d’apprécier sa santé financière, un constat d’autant plus inquiétant, au vu du contexte où la visibilité financière des entreprises constitue un atout primordial pour la confiance et la crédibilité sur le marché.
Avec une collaboration peu visible avec le département ministériel en charge des petites et moyennes entreprises, sa tutelle, la BC-PME est pourtant considérée comme un acteur majeur, dans la Stratégie nationale de développement à l’horizon 2030 (SND 30), se positionnant comme intermédiaire incontournable pour l’obtention des ressources financières pour les PMEs du secteur agricole et agro-alimentaire.
