Par Serge Aimé BIKOI
Interviewée ce lundi, 30 juin en soirée sur les antennes du poste national de la Crtv, cette femme politique, cadre de l’Union nationale pour la démocratie et le progrès (Undp), dont deux des camarades ont déposé leur lettre de démission selon des sources concordantes, annonce officiellement qu’elle ne claquera pas la porte du gouvernement camerounais. Voici l’intégralité de ses propos recueillis chez nos confrères de la Crtv. À la question de savoir si elle a été consultée pour les décisions ayant été prises, le 28 juin, à l’issue de la réunion du comité central de l’Undp, voici sa réaction !
“Je n’ai pas été consultée du tout. Ça me pose forcément un problème. Je pense qu’ils ont justifié ça par des raisons qui les ont poussés à ne pas me consulter. Je continue à gérer en tant que responsable du gouvernement qui travaille pour le Cameroun. Je ne travaille pas pour mon parti. L’opinion ne connaît pas les textes. Aucun texte ne nous oblige à le faire. Si on doit le faire, on le fait personnellement. Et je ne le ferai pas. Je ne vais pas démissionner du gouvernement pour ça. Je vais attendre que le décret me fasse partir parce que c’est un décret qui élimine un autre décret. J’ai pas la volonté de démissionner moi-même. Je reste au gouvernement en attendant qu’on m’enlève du gouvernement. Je ne peux démissionner tant que mon décret reste valable. C’est un décret qui me fera partir. Si on me remplace, je pars. Je continue à jouer de mon décret en attendant qu’on m’enlève. Je ne quitterai pas le gouvernement pour ça. Bello Bouba est président national et a, peut-être, une vue plus large que la mienne. L’essentiel est qu’il soit affiché. C’est lui qui sera candidat, pas moi! Donc je ne vais pas refuser mon décret pour ça. J’attends que le décret soit remplacé par un autre. On est remplacé par quelqu’un d’autre ou appelé à d’autres fonctions. C’est un autre chapitre et pas le même. Ne confondez rien du tout ! Le décret, c’est le décret. Le décret n’est pas marqué Rdpc ou Undp. Je suis un très haut fonctionnaire de haut vol. Je sais lire les textes de la République. Aucun texte ne colle ça à un parti politique. Je suis ministre de la République et ça ne date pas d’aujourd’hui. J’ai toujours eu des décrets. Ce n’est pas l’Undp qui m’a donné mes décrets. M. le président lui-même sait qu’on peut appartenir à la branche qu’on veut. Je ne quitte pas le gouvernement pour ça. Je vous le répète”.
Selon des sources concordantes, Bello Bouba Maïgari, président national de l’Undp et ministre d’État ministre du Tourisme et des Loisirs (Mintoul), et Nana Aboubakar Diallo, ministre délégué auprès du ministre de l’Environnement, de la Protection de la nature et du Développement durable (Minepded), par ailleurs membre du comité central de l’Undp, ont, tous les deux, déposé leur lettre de démission au chef du gouvernement en fin d’après-midi.
Marie Rose Dibong, quant à elle, affirme qu’elle ne le fera pas. La secrétaire d’État au Minhdu n’a pu participer à la réunion du comité central le week-end dernier tant elle est, actuellement, hors du pays. Badjika Ahidjo, lui aussi membre du comité central de ce parti et nommé ambassadeur itinérant depuis le 4 janvier 2019 emboîtera-t-il le pas à M.R. Dibong? Wait and see!