Par Joël Onana
À la veille de nouvelles journées de ville morte prévues du 3 au 5 novembre, Joseph Espoir Biyong, adjoint au maire de Douala 5e, a publié un message poignant appelant les Camerounais à la prudence et à la retenue face à l’escalade de la violence observée ces dernières semaines.
Dans son texte, l’élu revient sur les consignes sécuritaires données à la population : « On nous a dit de ne pas sortir, de retenir nos enfants à la maison, sinon ils risquent de se faire tuer. » Il déplore que certains parents n’aient pas pris la mesure du danger, évoquant des cas de jeunes tués, blessés ou emprisonnés. « Les plus chanceux sont en prison, les moins chanceux sont hospitalisés, et les malchanceux sont morts », écrit-il.
Biyong s’indigne également du rôle de certaines forces de sécurité, affirmant que « des frères, devenus policiers ou militaires, sont aujourd’hui utilisés pour tuer leurs propres compatriotes ». Dans un ton à la fois spirituel et révolté, il implore : « Seigneur, pardonne-leur ces crimes et apporte-nous ta paix. »
L’élu indique par ailleurs qu’il suivra l’appel d’Issa Tchiroma Bakary à observer trois jours de retrait citoyen, estimant que cette mesure vise à « sauver des vies » face à un pouvoir « qui ne reculera jamais devant les revendications du peuple ». Il dit avoir voté pour Issa Tchiroma, dont il continue de soutenir la démarche « pacifique et patriotique », tout en appelant chacun à agir selon sa conscience. Joseph Espoir Biyong, figure politique locale de Douala 5e, s’est illustré ces derniers jours comme l’une des rares voix publiques à exprimer ouvertement sa solidarité avec les victimes de la répression post-électorale.
Son message s’inscrit dans un climat de tension extrême à Douala, où les autorités tentent d’empêcher les appels à la « ville morte » tandis que plusieurs quartiers vivent au rythme d’affrontements et d’arrestations massives.
