Par Ilyass Chirac Poumie
Le climat politique au sein du Front pour le Salut National du Cameroun (FSNC) s’est tendu davantage avec la démission officielle de Jean Moïse Mbog, porte-parole du parti et proche collaborateur d’Issa Tchiroma Bakary. Dans une lettre adressée au président national du Fsnc le 29 octobre 2025, l’ancien porte-parole évoque « des incompatibilités devenues légions » dans la gestion du parti et critique une orientation politique qu’il juge désormais contraire à ses valeurs.
Tout en remerciant Issa Tchiroma pour la confiance accordée durant la campagne présidentielle de 2025, Moïse Mbog affirme ne plus se reconnaître dans la ligne actuelle du parti. Il reproche au président du Fsnc son
« inaccessibilité » et ses « positions radicales », influencées selon lui par un « courant de pensées externe » et par son directeur de campagne.
L’ancien porte-parole dit éprouver un « profond sentiment de déception et de trahison » face aux violences post-électorales qui ont fait, selon lui,
« de nombreux morts, des centaines d’incarcérations et des destructions de biens publics et privés ». Il appelle Issa Tchiroma à ne pas « apporter sa caution à ce qui s’apparente déjà à de l’insurrection ».
Après plus de dix ans de collaboration politique, Moïse Mbog se dit reconnaissant de son parcours au sein du Fsnc, tout en mettant fin à toute activité politique sous cette bannière. Il assure toutefois vouloir préserver une relation personnelle respectueuse avec le président du parti.
Le Front pour le Salut National du Cameroun (FSNC), fondé et dirigé par Issa Tchiroma Bakary, soutient la réélection de Paul Biya lors de la présidentielle du 12 octobre 2025. Depuis la proclamation des résultats, le pays connaît une montée des tensions, marquée par des manifestations, des violences et des divisions au sein de plusieurs partis politiques, y compris ceux alliés au pouvoir. La démission du Jean Moïse Mbog illustre les fractures internes et les critiques croissantes contre la gestion politique de la crise post-électorale.
