Par Arlette Akoumou Nga
Le Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (Mrc) a publié ce 5 novembre 2025 un communiqué dénonçant ce qu’il qualifie de « chasse à l’homme » menée contre ses militants par le régime en place. Selon le parti, vingt de ses membres ont été arrêtés récemment dans les régions de l’Ouest et du Littoral, notamment dans le Haut-Nkam, à Baham, Bamboutos, Melong, Njombe et Douala.
Le Mrc affirme que ces arrestations, sans motif légal valable, s’inscrivent dans une stratégie de répression politique orchestrée par les services de renseignement sous la houlette du Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (Rdpc). Le parti dénonce également un harcèlement post-détention visant d’anciens prisonniers politiques, qui seraient toujours surveillés, intimidés et soumis à des pressions constantes des forces de l’ordre.
« Nous ne sommes pas des Camerounais à part. Nous avons droit à la liberté d’expression et à la réunion pacifique, garanties par la Constitution », déclare le communiqué, tout en rejetant toute accusation de violence. Le parti insiste sur son engagement pour une opposition pacifique et démocratique, et estime que la peur du régime face à une opposition structurée démontre sa fragilité politique.
Le Mrc exige la libération immédiate et inconditionnelle des militants interpellés, ainsi que la fin du harcèlement policier et gendarmique contre ses membres. Il appelle la communauté nationale et internationale, ainsi que les organisations de défense des droits humains, à condamner ces pratiques qu’il juge « indignes et rétrogrades ». Le Mouvement pour la Renaissance du Cameroun, dirigé par Maurice Kamto, subit depuis plusieurs années une forte pression politico-judiciaire. Après les élections de 2018 et 2020, plusieurs centaines de ses militants avaient été arrêtés et condamnés avant d’être libérés sous condition. Dans le contexte post-électoral de 2025, marqué par de fortes tensions et des accusations de fraudes, les arrestations de militants d’opposition relancent le débat sur les libertés publiques et le pluralisme politique au Cameroun.
