Par Mon’Esse
Le directeur du Centre des Nations unies pour les droits de l’homme et la démocratie en Afrique centrale (Cnudhd-AC), Nouhoum Sangaré, a dit sa profonde préoccupation quant à la banalisation, toujours grandissante, du phénomène de désinformation, de mésinformation et du discours de haine au Cameroun.
S’exprimant mercredi dans la capitale dudit pays, Yaoundé, à l’ouverture d’une consultation nationale sur le sujet réunissant des acteurs institutionnels, de la société civile et des médias pour renforcer la coordination, il a souligné l’aggravation des défis visant à lutter contre ces déviances.
Selon le diplomate, la désinformation est devenue un outil de propagande pour ceux qui veulent manipuler l’opinion.
La situation actuelle, au Cameroun, marquée par des tensions intercommunautaires et une intensification des discours haineux, expose le pays à de graves conséquences et mérite, selon lui, une réflexion approfondie à l’approche de l’élection présidentielle prévue en octobre.
La lutte contre les discours de haine est actuellement une priorité dans la sous-région de l’Afrique centrale, a-t-il déclaré, mentionnant que les ministres de la Communication (Mincom) de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC) ont, en janvier 2024 à Bangui (Centrafrique), pré-validé la stratégie régionale et le plan d’action contre les discours de haine, un document appelé à être approuvé par les chefs d’État.
Cette approche régionale coordonnée, a précisé le fonctionnaire onusien, garantira la cohérence et l’efficacité de la lutte contre les discours de haine, grâce au partage des meilleures pratiques, des ressources et de l’expertise entre les pays, conduisant à des mesures plus robustes et complètes non seulement au Cameroun, mais dans toute la région.
A sa suite, le secrétaire général du Mincom, Félix Zogo, s’est employé à énumérer l’architecture administratif et légal du pays contre la désinformation, la mésinformation et les discours de haine, qui persistent et s’avèrent comme de réels dangers pour l’unité nationale, les valeurs de paix et la cohésion sociale.
La réunion de consultation de Yaoundé vise, note-t-on, à favoriser une approche collaborative entre les principales parties prenantes au Cameroun dans la lutte contre la désinformation, la mésinformation et les discours de haine, afin de contribuer à la cohésion sociale et l’intégrité démocratique.
Le Cnudhd-AC prévoit la tenue, à Yaoundé le 18 juin, d’une rencontre de haut niveau sur le sujet en marge de la Journée internationale contre les discours de haine.