Par Sandra Embollo
Ce samedi, le Cameroun a été le théâtre de manifestations d’une ampleur inédite depuis plusieurs décennies. À Douala, Yaoundé, Garoua, Maroua, Bafoussam et Bertoua, des foules immenses ont envahi les artères principales, scandant des slogans en faveur de la
« vérité des urnes » et du « respect du choix du peuple ».
Des heurts ont éclaté dans plusieurs localités entre manifestants et forces de l’ordre, notamment à Yaoundé et Douala, où la tension reste vive. Des témoins rapportent des tirs de sommation et l’usage de gaz lacrymogènes pour disperser les rassemblements. Le bilan provisoire établi par des sources hospitalières et associatives fait état de cinq morts et de nombreux blessés.
Malgré les appels au calme lancés par certaines figures religieuses et de la société civile, la mobilisation se poursuit dans plusieurs villes où des cortèges continuent de défiler, drapeaux blancs à la main, en signe de résistance pacifique.
Ces manifestations surviennent dans un climat post-électoral tendu, marqué par les contestations des résultats proclamés par le Conseil constitutionnel. Selon ces résultats, Paul Biya aurait remporté l’élection présidentielle du 12 octobre 2025, une annonce rejetée par l’opposition qui revendique la victoire d’Issa Tchiroma Bakary.
Depuis plusieurs jours, les forces de sécurité ont été déployées massivement à travers le pays pour prévenir tout débordement. L’opposition, pour sa part, appelle à la mobilisation citoyenne
« jusqu’à la restitution de la vérité des urnes ».
