Avec Faustin Etouke
Lorsqu’on écoute ces propos du Minesup Fame Ndongo à l’intention des docteurs chômeurs, propos tenus il y a deux (02) jours le jeudi 20 février 2025 dans la salle de réunion de son département ministériel, et qu’on se rappelle des conséquences inhérentes à la boîte de Pandore ouverte par l’ancien Recteur Minkoa She à l’Université de Yaoundé 2 au second semestre de l’année 2017, on se rend compte que le Chancelier des Ordres Académiques a appris à mieux gérer l’adversité…
Sur les faits, des docteurs chômeurs ont commencé un sit-in sur l’esplanade du Minesup, et le même jour ils ont été reçus par le patron des lieux.
Un flashback dans le passé nous renseigne qu’il y a cinq (05) ans, un sit-in d’anciens docteurs chômeurs avait été initié le samedi 14 décembre 2019, et que trois (03) jours plus tard, le Minesup Fame Ndongo avait demandé aux Fmo de déloger many militari lesdits docteurs chômeurs, mais que cette réponse violente s’était soldée par un échec, suite à l’acte héroïque ou désespéré de leur leader qui avait tenté de se suicider, sitôt que lesdites Fmo avaient commencé à se déployer…
De toute évidence, cinq (05) ans plus tard, le Minesup Fame Ndongo a manifestement appris de ses erreurs, et cette fois-ci il a tout de suite compris que le dialogue c’est la voie royale de résolution des conflits sociaux. Je n’exagère rien en disant que le Sgpr Ngoh Ngoh lui-même qui s’est récemment héliporté dans l’extrême nord, quoiqu’escorté par le très redoutable Bir a lui aussi fini par comprendre que le dialogue est la voie royale de résolution des fortes crispations sociales. Je dis ça je dis rien, mais si à l’époque où les revendications du No-So s’étaient exprimées avec une certaine audience et une acuité certaine, des gens comme Ngoh Ngoh et Fame Ndongo avaient eu la relative maturité qu’ils ont aujourd’hui, alors il est quasi-certain que ledit No-So n’aurait pas été livré au feu et au sang…
Cela dit, restons en milieu universitaire et parions que les mêmes causes produiront les mêmes effets, c’est-à-dire que de même que les leaders du sit-in de décembre 2019 ont réussi à tirer leur épingle du jeu, de même le leader du récent et très bref sit-in devant l’esplanade du Minesup réussira à tirer son épingle du jeu.
Afin de bien faire comprendre la boîte de Pandore qu’a ouverte l’ancien Recteur Minkoa She à l’Université de Yaoundé 2, reprenons cette question formulée par Steve Fah influenceur camerounais : «Que valent réellement ces doctorats Ph.D que l’on distribue à tour le bras? Car nous savons tous comment certains les obtiennent : des doctorats bradés, des thèses copiées-collées, des diplômes vendus sous la table», question qu’il a formulée sur sa page
Il faut déjà savoir que l’Université de Yaoundé 2 s’est toujours distinguée par un climat de terreur diffuse où aucun soulèvement estudiantin n’a jamais prospéré, et ce depuis l’époque de LlAddec (Association pour la défense des Droits des Étudiants du Cameroun) en 2005, où un jeune qui cherche aujourd’hui à faire main-basse sur le Pcrn de Robert Kona, s’était déjà illustré à l’époque comme le fidèle lieutenant du Recteur Tabi Manga, et donc subséquemment comme l’indic qui avait réussi à empêcher l’action de l’ADDEC chez les Cop’s de Soa. Il faut donc comprendre que si en novembre 2017, les docteurs indignés et esclavagisés de l’Université de Yaoundé 2 ont réussi à transcender cette terreur diffuse qui habite le campus de Soa, c’est parce que l’ancien Recteur Minkoa She avait posé un acte de népotisme criard. Il avait recruté comme enseignant de science politique son secrétaire particulier Michel Oyane, et ce au détriment de plusieurs profils détenant un Ph.D en science politique depuis une dizaine d’année, et surtout en violation des règles qu’il avait édictées lui-même. Par cet acte-là, l’ancien Recteur Minkoa She — qui avait d’ailleurs été explicitement et par écrit interpellé à ce sujet par le professeur Alain Fogue — avait ouvert la boîte de Pandore à l’Université de Yaoundé 2, car c’est partant de là que les gars ont trouvé le courage de transcender la terreur diffuse de Soa, et d’adresser une lettre ouverte au Président Biya. C’est en réponse à cette lettre ouverte qu’un (01) an plus tard, en novembre 2018, le Président Biya a instruit le recrutement de 2000 docteurs chômeurs…
Aussi bien au niveau du Minesup qu’aux niveaux des différentes Universités d’État, l’instructionprésidentielle de recruter 2000 docteurs chômeurs a été profondément travestie et devoyée, car entre novembre 2018 et décembre 2019 où a été rendue publique la liste des 1237 premiers bénéficiaires de cette opportunité présidentielle, on a assisté à des soutenances de doctorat effrénées, ainsi qu’à un réseau de cooptation et de népotisme inédit : dit autrement, le profil de ceux pour qui le Président Biya avait instruit de recruter 2000 docteurs chômeurs, a été méconnu au profit des candidats suffisamment parrainés…
Cela étant, le mal est encore plus profond dans notre pays le Cameroun, car le recrutement des docteurs chômeurs au sein de nos universités d’Etat n’est que l’arbre qui cache la forêt ou le sommet de l’iceberg, attendu qu’ici chez nous, bien avant de devenir Docteur Ph.D, accéder même d’abord au cycle de Master 2 et plus tard au cycle de Doctorat est un processus qui relève essentiellement des réseaux de cooptation et de népotisme, et accessoirement ou accidentellement de critères méritocratiques : il va donc de sou que nombre de titulaires du diplôme Ph.D ici chez nous n’ont pas vraiment les compétences et les aptitudes qui doivent sanctionner ce diplôme et donc subséquemment qu’être recrutés comme enseignant d’université est l’équivalent d’un saint graal, un jackpot à partir duquel ils pourront être grassement nourris par l’État sans aucune réelle contrepartie…