Panorama papers
Par Joseph OLINGA N., À Foumban
Ville parée et riche en couleurs, à l’occasion de la 548e édition du festival Nguon, la ville chef-lieu du département du Noun est une vitrine du patrimoine ancestral de ce peuple Tikar et Rifoum installé dans la région de l’Ouest du Cameroun.
Dans les premières heures de la matinée, la cité dont la réputation de pôle artisanal et artistique se réveille au son des instruments qui paraissent synchronisés au chants des oiseaux matinaux. Les ateliers et leurs devantures font étalage de sièges divers, des sculptures en bois, fer, bronze et autres métaux dont les artisans locaux ont le secret pour les façonner en des figures aussi multiples que réalistes. Foumban c’est aussi des rues chargées d’un éventail d’armes à feu traditionnelles, des flèches, des sagaies et autres matchettes, coutelas ainsi que tous ces objets qui symbolisent la grandeur des guerriers, défenseurs du peuple au fil des siècles. Des objets symboles qui trouvent une place prépondérante dans les grandes parades et les cérémonies organisées ici et là.
Dans les us et coutumes Bamoun, les costumes, parures et bijoux tiennent une place de choix.
“Il ne s’agit pas seulement de symboliser le rang social de celui ou celle qui les abhorrent. Comme le souligne Albert Njipou, Les costumes, étoffes et parures issuent des moules artisanaux Bamoun sont faits pour caractériser les filles et fils Bamoun où qu’ils se trouvent à travers le monde.”
Chez Souley, artisan installé au quartier Njimoum, le visiteur tombe inévitablement sous le charme du Nka’a Kaghu, une sorte de sculpture composite en forme de calebasse et bariolée aux couleurs vives et chatoyantes.
“Il symbolise les trophées de guerre que ramenaient les combattants Bamoun pour prouver leur bravoure et leur efficacité sur le champ de bataille.”
La légende raconte ici, seuls les plus valeureux des guerriers pouvaient porter cette parure d’un genre particulier.
“Les grandes fêtes comme le Nguon sont l’occasion d’exhiber ces trophées de bravoure.”
Foumban en cette période festive de Nguon se prête difficilement à un inventaire détaillé de cette riche culture artistique et artisanale qui ne peut être véritablement apprécié qu’au contact. Pour Youssoupha Nsangou, élite Bamoun
“Il faut vivre la culture Bamoun pour mieux intégrer sa diversité et sa richesse.”
Un apport pluriel reconnu par les meilleures institutions d’évaluation artistiques et culturelles de la planète. C’est dans cette perspective que le festival Nguon est partie intégrante du patrimoine mondial de l’Unesco.
