Par Joseph OLINGA N., À Foumban
Place des fêtes du palais royal des Bamoun, le temps est à la solennité. Couleurs, rythmes et danse patrimoniales meublent l’espace pris d’assaut par des milliers de personnes venues de tous les horizons. Dans le sillage du Nguon qui se déroule du 29 novembre au 08 décembre 2024, place est faites à la remise des titres de notabilité aux élus.
Le “Souop Pa Nji”, cérémonie de remise des chaises, cannes, sacs, fourreaux, épées, costumes traditionnels et autres armoiries du peuple Bamoun se déroule dans un contexte particulier.
Six ans d’interruption
La célébration du Nguon, interrompu pendant six ans signe son grand retour. Outre les impondérables dictés par l’épidémie de Covid-19, le peuple Bamoun a connu le décès du Sultan, roi des Bamoun, Sa Majesté Ibrahim Mbombo Njoya.
La cérémonie de remise des attributs aux nouveaux notables du Sultanat Bamoun récompense une trentaine de personnes.
Actes de bravoure ou de solidarité.
A priori, les récipiendaires sont honorés pour des actes posés au bénéfice de la communauté.
Les Nji (notables en langue Bamoun), sont aussi désignés de manière discrétionnaire. “Le roi peut aussi décider d’enoblir une élite ou un ami. De manière systématique, presque tous les successeurs héritent du titre de Nji.”
Appelez-moi “Nji…”
Dès lors que l’on hérite de ce titre, le nom du bénéficiaire est désormais précédé du titre “Nji”. Ancien notable de la cour Bamoun, Nji Pekassa explique néanmoins que cette distinction n’est pas définitive. Ce notable cite des cas de destitution de certains Nji par le passé. En clair, souligne Nji Pekassa
“ce titre peut être retiré par le roi ou le tribunal coutumier Bamoun en cas de faute grave, de manque de loyauté envers le roi et les institutions locales ou en cas de trahison.”
Le Souop Pa Nji, édition 2024 est la toute première cérémonie de remise des attributs et des présentation des nouveaux responsables sous l’ère du Sultan Mouhammad-Nabil Mbombo Njoya.