Avec Michel Amana
Cinq ans après le lancement du plan présidentiel de reconstruction et de développement des deux régions anglophones du pays, le niveau d’avancement est plutôt satisfaisant, selon le premier ministre chef du gouvernement Joseph Dion Ngute. Dans les 13 départements et 65 conseils municipaux que comptent ces régions, on évalue à 48,35 % de réalisation pour le Nord-Ouest et 51, 65 % pour le Sud-Ouest.
Il s’agit ici : des écoles, la mise en place des systèmes d’approvisionnement en eau, des routes, des infrastructures hospitalières entre autres, ajouter à cela, la fourniture d’intrants agricoles aux agriculteurs. Car au plus fort de cette crise sociopolitique, l’ensemble de structures sociales, publiques et privées de cette partie du pays, avait été complètement détruite par les séparatistes dans l’objectif de mettre en œuvre leur projet sinistre celui de la création d’un état imaginaire ambazonien.
Dans ce projet macabre, des écoles, des infrastructures de communication comme les routes, les hôpitaux, ont été saccagées par des combattants des défenseurs de cette idéologie. Ce qui a vidé plusieurs établissements scolaires des régions du Nord-Ouest et Sud-Ouest. Pour le cas des hôpitaux, on a encore en mémoire, l’incendie survenu dans la nuit du 10 au 11 février 2019 à l’hôpital de district de Kumba qui avait fait, quatre morts parmi les malades et qui avait par la même occasion, détruit ses installations et ses équipements. Tout comme celui survenu dans la nuit du 30 au 31 octobre 2019, au Centre de santé intégré de Tole dans l’arrondissement de Buea. Comme si cela ne suffisait pas, de paisibles populations ont subi des attaques avec pour conséquences, la destruction complète de leurs plantations pour celles vivant en zone rurale, et la destruction de toutes les unités de production pour les opérateurs économiques.
Au dernier semestre de l’année 2019, les régions du Nord-Ouest et Sud-Ouest, étaient classées zones économiquement sinistrées par le premier ministre chef du gouvernement, du fait d’un fort ralentissement des activités économiques au même titre que la région de l’Extrême Nord en proie pour sa part, aux attaques de la secte islamiste Boko Haram. Et la conséquence n’était autre que, la désagrégation du tissu social. D’où la mise surpied du plan présidentiel de reconstruction et développement de ses régions en vue d’y relancer, les activités socio-économiques. Un projet qui demande cependant, beaucoup de moyens financiers pour sa réalisation. A en croire aux autorités camerounaises, le plan a déjà englouti, au moins 2.500 milliards de Fcfa. Et il en faut encore pour qu’il arrive à terme et bénéficier pleinement aux populations.
Pour l’heure, seuls quelques partenaires du Cameroun tels que le Japon et l’Organisation des Nations unies pour le développement, ont sorti des fonds pour financer des projets de réhabilitation des infrastructures dans ces régions. D’autres partenaires comme la France et les États-Unis, eux, ont conditionné leur soutien par la mise en œuvre d’un véritable dialogue pour mettre fin à cette crise, qui paralyse ces deux régions du Cameroun depuis fin 2016.