Par Joël Onana
La tension est montée d’un cran ce lundi à Garoua, dans le Nord du Cameroun, où des affrontements violents opposent depuis la matinée les forces de sécurité à des habitants descendus dans la rue pour, selon leurs dires, « protéger » le président élu Issa Tchiroma Bakary.
Selon plusieurs témoins sur place, des véhicules de la gendarmerie ont été incendiés et des échanges de coups de feu ont été entendus dans plusieurs quartiers de la ville. Des sources locales évoquent également plusieurs blessés, parmi lesquels des éléments des forces de l’ordre.
Une source non confirmée fait état de deux morts parmi les forces de sécurité, sans qu’il soit possible, pour l’heure, de vérifier ces informations de manière indépendante.
À l’origine des tensions : des propos tenus à Yaoundé par un membre du gouvernement, évoquant la possible arrestation d’Issa Tchiroma Bakary, vainqueur présumé de la présidentielle du 12 octobre 2025. Ces déclarations ont été perçues dans le Nord comme une provocation et ont déclenché la mobilisation spontanée des populations.
Les autorités locales appellent au calme, tandis que les renforts de sécurité continuent d’affluer vers la ville. Les réseaux de communication sont fortement perturbés, et de nombreux habitants rapportent des difficultés d’accès aux routes principales.
La situation politique reste explosive au lendemain de l’élection présidentielle du 12 octobre 2025, dont les résultats officiels ne sont pas encore proclamés par le Conseil constitutionnel.Cependant, plusieurs compilations locales et internationales donnent Issa Tchiroma Bakary largement en tête face au président sortant Paul Biya, au pouvoir depuis 1982.
Des tensions similaires ont été signalées dans d’autres localités du Grand Nord, alimentées par la crainte d’une répression politique et d’une contestation des résultats par le pouvoir central.Les observateurs internationaux appellent à la retenue et au respect du processus légal pour éviter une escalade de la violence.
