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Par Joseph OLINGA N.
Actuel ministre de l’emploi et de la formation professionnelle, Issa Tchiroma Bakary, président du Front pour le salut national du Cameroun (Fsnc) est le seul membre de la plateforme gouvernementale, issue du Grand Nord a prôner ouvertement un discours de rupture entre l’électorat de la région du Nord et la candidature du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc). Dans un meeting tenu à Garoua, Issa Tchiroma a appelé les populations ainsi que ses militants et sympatisants a enlever leur vote au Rdpc dont il est jusqu’ici partenaire dans le cadre de la plateforme gouvernementale qui unit le Rdpc à quelques leaders politiques des régions de l’Adamaoua, du Nord et de l’Extrême-Nord. Une posture forte pour certains de ses partisans et une frange de la population dans la région du Nord. Mais une posture opportune pour de nombreux observateurs qui se souviennent que l’ingénieur ferroviaire, résolument passé à la Politique depuis 2012 n’en est pas à la première annonce du genre. A chaque fois, l’homme a renouer son alliance avec le Rdpc.
Depuis 1992, ce transfuge de l’Union nationale pour la démocratie et le progrès (Undp) partage le pouvoir avec Paul Biya vis-à-vis duquel il instruit de prendre des distances. Une posture mûrement refléchie selon ses détracteurs qui y voient, pour certains, un positionnement aux côtés des organisations certes informelles mais non moins populaires qui appellent à la rupture entre le Grand Nord avec le Rdpc et Paul Biya mais aussi avec toute l’élite soupçonnée à tort ou à raison comme comptable des maux que vivent l’essentiel de la population. Pour d’autres, Issa Tchiroma qui connait bien les arcanes politiques camerounaises serait dans un jeu d’enchère pour mieux se positionner aux côtés de son allié politique Paul Biya.
Quelqu’en soit la posture réelle de l’homme qui est intégré dans la structure gouvernementale depuis plus de trente ans. La démarche du natif de Garoua a provoqué une levée de bouclier dans le camp présidentiel. Une semaine après son discours de Garoua, l’espace public est nourrit des cadavres que l’ancien ministre des transports puis de la communication cacherait dans ses placards.
Au moment où l’espace public bruisse de rumeurs sur une éventuelle démission du ministre de l’emploi et de la formation professionnelle du gouvernement, l’homme demeure taiseux. Et, dans son entourage, la formule semble avoir été passé pour épaissir le mystère autour de ses intentions réelles. Accoutumé au prestige de la fonction ministérielle, le fils de Garoua peut-il réellement quitter les ors que lui offre sa fonction et sa proximité avec le regime Biya qui semble lui coller à la peau?
Pour sûr, les signaux émis par ses partenaires au sein du Rassemblement démocratique du peuple camerounais laissent présager une volée de bois vert à l’homme. Au fil des jours, l’opinion est abreuvée aux petits secrets que dissimulerait Issa Tchiroma durant son long bail dans le gouvernement.
Dans cet univers où l vérités et affabulations s’entremêlent, qui mieux que Issa Tchiroma lui-même pour étayer les présomptions de détournements des deniers publics qui lui sont attribuées lors de son passage au ministère des transports alors qu’il avait en charge la gestion du crash de la Camair? L’ancien ministre de la communication saura-t-il jeter un faisceau d’explication sur les accusations de détournement des fonds destinés à l’implémentation de la Télévision numérique terrestre (Tnt) comme cela est distillé au sein de l’opinion?
De toute évidence, l’homme né il y a 76 ans à Garoua sait que dans la mare qu’est le système Biya, il est illusoire d’imaginer une sortie sans tâche. Sauf à ouvrir la boîte aux pandors pour de vraie. A moins que son annonce ne participe d’une stratégie orchestrée en synergie avec son partenaire pour divertir l’opinion.
