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Par Mon’Esse
Des mesures plus dissuasives, à l’endroit des débiteurs indélicats vis-à-vis des banques, pourraient bientôt être mises en place, a-t-on appris au terme de la 14ème réunion de concertation, tenue lundi dans la capitale centrafricaine, Bangui, entre la Commission bancaire de l’Afrique centrale (Cobac) et des experts de la profession bancaire et financière de la Commission économique et monétaire des Etats de la sous-région (Cemac).
Dans un communiqué publié le lendemain, l’Institut d’émission évoque aussi la possibilité de création d’un fonds de garantie régional destiné à réduire l’exposition au risque de crédit desdites banques, souvent victimes de difficultés judiciaires pour l’exécution des garanties.
Selon le président de la Cobac et gouverneur de la Banque des Etats de l’Afrique centrale (Beac), Yvon Sana Bangui, à fin mars, la Cemac faisait face à plus de 17% de l’encours des crédits bruts en souffrance, représentant la somme des crédits impayés et immobilisés, c’est-à-dire dont au moins une échéance est impayée depuis moins de 6 mois, et des douteux et litigieux, c’est-à-dire dont au moins une échéance est impayée depuis plus de 6 mois.
Selon des sources introduites, ces crédits constituent un frein à la rentabilité et la viabilité des établissements de crédit, les besoins de provisionnement pour une couverture suffisante des risques de perte sur les créances douteuses, qui constituent une des composantes des créances en souffrance, pesant sur le niveau des fonds propres des établissements de crédit.
Il s’agit également d’une source d’immobilisation de ressources qui limite le financement de l’économie et affecte la liquidité bancaire.
Dans son rapport annuel de 2023, publié en avril de l’année suivante, la Beac indiquait que les créances bancaires, en souffrance dans la sous-région, avaient baissé de 4,5% à 1879,4 milliards de francs au 31 décembre 2023, contre 1 918 milliards à la même période un an auparavant.
Les créances représentaient alors 16% des crédits bruts, contre 18,5% à fin décembre 2022 et 19,4% en décembre 2021, des chiffres démontrant à suffisance que «la qualité du portefeuille du système bancaire s’améliore de manière significative au fil des années».
Au même moment, la part des créances en souffrance dans les crédits bruts était revenue à 16,0%, contre 18,5% douze mois auparavant.
A fin 2023, les créances en souffrance en zone Cemac étaient ressorties à 163,3 milliards, représentant 17,1% des crédits bruts, et, hormis le Tchad qui avait enregistré une baisse de 3,0%, les autres pays de la Cemac avaient contribué à la formation de cet agrégat.
