Par Ilyass Chirac Poumie
Les couloirs feutrés du pouvoir à Yaoundé bruissent de rumeurs de plus en plus précises: la présidence aurait engagé, depuis plusieurs semaines, une série de négociations opaques visant à garantir la «stabilité du régime » au lendemain du scrutin. Une stabilité que plusieurs sources diplomatiques traduisent par un mot bien plus direct : contrôle total du processus électoral.
Selon nos informations, des émissaires du régime auraient discrètement multiplié les voyages vers Moscou, officiellement pour renforcer la coopération sécuritaire. En réalité, il s’agirait de consultations autour de dispositifs technologiques et logistiques pouvant servir à la surveillance et à la communication stratégique pendant l’élection. Une cellule d’appui technique étrangère, composée d’experts russes, aurait même été signalée dans la capitale.
Sur le terrain, la mécanique du hold-up électoral se met en place : retrait d’accréditations à certains observateurs indépendants, pressions sur les médias critiques, et déploiement massif des forces de sécurité dans les zones traditionnellement favorables à l’opposition. Plusieurs témoins affirment que des réunions de crise ont lieu chaque soir au Palais de l’Unité pour “ajuster” les opérations.
Depuis le déclenchement de la campagne, le régime de Yaoundé semble déterminé à éviter tout scénario de basculement. Face à une opposition galvanisée et à une jeunesse de plus en plus mobilisée, le pouvoir réactive ses vieux réseaux de protection, internes comme externes.
Les signaux rappellent étrangement les préparatifs de 2018 : manipulation des listes électorales, coupures de réseau annoncées, et une diplomatie qui s’active loin des caméras.
Dans un contexte international polarisé, l’ombre du Kremlin vient ajouter une dimension géopolitique à une élection déjà explosive.
