Par Julie Peh
Sous une plume ferme, Tchiroma accuse son ancien allié de bloquer toute dynamique collective en imposant des conditions « ubuesques » pour être désigné candidat unique de l’opposition. Une attitude qu’il juge en complet décalage avec la réalité de l’Undp, dont l’influence électorale s’est effritée au fil des années. Pour lui, l’heure est à l’union, non à la nostalgie d’un leadership affaibli par le temps.
« Le bilan de Monsieur Bello Bouba est un désert de réalisations concrètes, et chacun de nous le sait », affirme-t-il, soulignant l’absence de résultats tangibles durant les nombreuses années passées par ce dernier au sein du gouvernement. Un constat amer, notamment pour les populations du Grand Nord, longtemps oubliées dans les politiques de développement, malgré les promesses répétées.
Au lieu de se ranger derrière une vision collective, Bello Bouba, selon Tchiroma, persiste dans une logique de pouvoir personnel, faisant primer ses intérêts sur l’exigence d’unité nationale. Ce refus de participer sincèrement à une candidature consensuelle n’est, selon lui, rien d’autre qu’une manœuvre politique motivée par la peur de voir émerger une nouvelle génération de leadership plus proche des réalités du pays.
« Ce comportement démontre que Monsieur Bello Bouba veut reproduire les dérives que nous dénonçons : le culte de la personne au détriment de l’intérêt supérieur de la Nation », écrit-il.
Face à ce blocage, le Fsnc et l’Upc2025 entendent poursuivre leur marche sans l’Undp, affirmant que la présence ou l’absence de ce dernier ne changera rien à la dynamique populaire en cours. Un message clair : l’heure des compromis avec les figures du passé semble révolue.
Ce nouvel épisode met en lumière une vérité politique difficile à ignorer : l’opposition camerounaise reste profondément divisée, non pas sur le fond, mais sur la méthode. Alors qu’une partie appelle à l’unité derrière une figure consensuelle, d’autres campent sur des postures personnelles, souvent déconnectées des urgences du terrain.
Bello Bouba, de son côté, renvoie à la légalité formelle, rappelant que seul Elecam est habilité à arrêter la liste définitive des candidats, et que toute contestation relève du Conseil constitutionnel. Une réponse technocratique qui, si elle est juridiquement valable, n’élude pas la question politique de fond : comment construire une opposition crédible sans confiance ni cohésion ?
L’histoire politique du Cameroun regorge d’occasions manquées, et 2025 pourrait en être une de plus. Mais elle pourrait aussi être celle où une nouvelle génération de leaders – à l’image de Tchiroma, pour certains – parviendra à rompre avec les logiques d’héritage politique pour construire, enfin, une offre crédible face au pouvoir en place.
