Par Eric Boniface Tchouakeu
“Les obstacles, les dissensions, les crises ne pourront jamais mettre en difficulté le Groupe de Douala, car sa mission, qui est de rassembler, est une mission patriotique, fondamentale et historique”,
peut-on encore lire dans le communiqué.
Ce regroupement avait presque volé en éclats quelques jours plus tôt, avant de se reconstituer subitement, à la suite de profonds désaccords entre ses deux principaux initiateurs, du fait l’exclusion de l’universitaire Jean Calvin Aba’a Oyono de ce cercle, décidée par le Président du Manidem.
Anicet Ekane avait le 02 juin 2025, au nom de ce Groupe, indiqué dans un communiqué signé seul, qu’en apportant ouvertement son soutien à Maurice Kamto lors du grand meeting tenu par ce dernier à Paris le 31 mai, Jean Calvin Aba’a Oyono ne pouvait plus faire partie du Groupe de Douala, qui n’avait pas encore choisi son candidat au prochain scrutin présidentiel.
Invité quelques jours avant au congrès du Parti Camerounais pour la Réconciliation Nationale (Pcrn), l’universitaire avait tenu des propos élogieux à l’endroit du député Cabral Libii, investi candidat de cette formation politique à la future présidentielle, sans susciter de réaction de la part du Président du Manidem.
En tout cas, le même 02 juin 2025, le Leader de l’Alliance des Forces Progressistes, Cyrille Sam Mbaka, avait dans un communiqué annoncé qu’il se désolidarisait du contenu du communiqué publié par le Président du Manidem.
Certains avaient alors pensé que le Groupe de Douala dont l’existence a été annoncée en fin janvier 2025, avec pour ambition proclamée, de soutenir une candidature forte de l’opposition à la prochaine présidentielle, avait définitivement vécu sans avoir atteint ses objectifs jusqu’à l’incroyable rebondissement du 07 juin.
On ignore encore cependant si Jean Calvin Aba’a Oyono va continuer à siéger dans ce Groupe, et si tel était le cas, quels seraient ses rapports avec celui qui a tenté de l’en extirper.
Même si les sérieuses dissensions enregistrées à l’intérieur durant les derniers jours n’ont pas sonné le glas du Groupe, elles ont indubitablement scellé son sort relativement à la mince considération que certains candidats de poids déclarés à la présidentielle et même une bonne partie de l’opinion, pouvait lui accorder.
Il convient de relever que dès sa constitution, l’identité de certains de ses membres auteurs de nombreux faits controversés et répréhensibles sur la scène politique nationale, jetait déjà le discrédit sur le Groupe de Douala.
Il risque à présent de devenir définitivement l’ombre de lui-même, surtout parce qu’il ne regorge aucun acteur politique de poids en son sein, et davantage parce que certains soupçonnent de plus en plus ce Groupe de Douala d’avoir un agenda politique caché au bénéfice du pouvoir sortant ; en tout cas loin de son but publiquement affiché.