Par Serge Aimé BIKOI
Le président national du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc) est, depuis le début de cet après-midi, en route pour la capitale politique métropolitaine sous forte escorte policière même si l’on ne sait quelle destination il sera conduite dans les prochaines heures dès son arrivée. Maurice Kamto est accompagné du président national du Front pour le changement du Cameroun (Fcc), coordonnateur provisoire de l’Alliance pour le changement (Apc) et des autres proches collaborateurs du parti. Ce lundi, 9 juin, c’était le statu quo autour de la résidence de Maurice Kamto au quartier Bonapriso, dans l’arrondissement de Douala 1er.
Le principal opposant au régime de Yaoundé était sous haute surveillance policière et retranché dans sa résidence avec quelques cadres du parti. La zone était fortement militarisée avec un contrôle strict de l’accès à la rue où se trouve l’immeuble. Seuls les habitants du quartier étaient autorisés à faire des allées et venues tandis que les étrangers étaient refoulés. Malgré tout, des cadres du parti continuaient de se rendre sur place. Le dispositif de sécurité était impressionnant, avec des éléments de la gendarmerie, du Groupement mobile d’intervention(Gmi) et du Groupement spécial d’opérations(Gso). Finalement, le leader national du Mrc et sa suite ont quitté les lieux sous forte escorte peu avant 13 heures pour Yaoundé bien que la destination ne soit guère divulguée. Au siège du Mrc à Deido, aucune évolution observée dans le déroulement des activités du parti.
L’affluence d’hier s’est estompée ce jour. Des policiers et gendarmes sont restés camper aux alentours de ce lieu. Pas moyen d’y accéder. Des groupes de militants et sympathisants ayant tenté de s’y diriger ont vu leurs téléphones arrachés et eux-mêmes interpellés sur le champ. Selon Me Fabien Kengne, avocat au barreau du Cameroun et membre du collectif Sylvain Souop, qui a commis une publication en début d’après-midi, l’on note une soixantaine d’arrestations suivies de détentions arbitraires depuis le week-end dernier dans les geôles de la police judiciaire sis à Bonanjo. Une jeune fille est en garde à vue dans les cellules du commissariat 6eme. Alors que deux autres femmes ont été kidnappées hier soir pour une direction non encore déterminée.
Me Fabien Kengne, membre du collectif Sylvain Souop est, en ce moment, dans ces différents lieux de détention pour assurer la défense de ces militants.Rappelons que Maurice Kamto est arrivé à Douala samedi, 7 juin en soirée après un meeting avec la diaspora camerounaise à Paris sur la place de la République. Il devait tenir une réunion avec les responsables de son parti à Douala hier. Réunion reportée ce lundi, 9 juin à 10h avant de regagner Yaoundé, mais malencontreusement, les autorités ont déployé des moyens répressifs pour l’en empêcher.