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Par Léopold DASSI NDJIDJOU
Le premier acteur est Elecam. “Que ceux qui ont la charge d’organiser, qu’ils sachent organiser conformément aux règles établies”, a-t-elle lancé, certainement avertie du contentieux dont l’institution électorale fait face aujourd’hui, notamment au sujet de l’article 80 du Code électoral qui exige la publication de la liste électorale nationale au plus tard le 30 décembre de l’année. La direction générale des élections face à cette pression douce mais certaine de l’Assemblée nationale, la représentation nationale, va-t-elle enfin obtempérer et publier ladite liste qui fait couler tant d’encre et de salive, qui crée tant d’antagonismes et de clivages.
En demandant d’organiser conformément aux règles établies, la Maison des verres vient de jeter un pavé salvateur dans la marre, en affichant aux yeux de la communauté nationale et internationale son indépendance d’esprit dur le coup. Il s’agit d’un acte d’élégance politique qu’il faut saluer à juste titre, et conforte aussi l’assise certaine de la Chambre basse dans l’appareillage institutionnel de l’Etat camerounais. Certainement que l’équipe Enow Abrams Egbe a reçu le message cinq sur cinq tout comme dans les rangs de l’opposition et surtout du Mrc qui menait l’attaque sur tous les fronts.
Le deuxième acteur est la justice et singulièrement, la justice électorale.
“Que ceux qui doivent juger disent le droit, rien que le droit”, est le propos tel que tenu par la doyenne d’âge de l’hémicycle. Ces derniers temps, le Conseil électoral, la Cour constitutionnel, la cour d’appel ont servi à l’opinion une copie réputée très pâle au sein de l’opinion publique, en matière de contestation électorale. D’aucuns ont même parlé de déni de justice sans prendre aucune précaution, ouvertement et carrément. Cette situation où on tourne le justiciable en rond sans dire le droit a de toute évidence retenu la haute attention de l’Assemblée nationale. Elle appelle donc les juridictions à remettre la balle au centre. Le troisième acteur est visiblement les partis politiques et les organisations de la société civile “Que ceux qui savent mobiliser, mobilisent afin de battre, le moment venu, tous les records de participation”, est une parole d’encouragement à tous ceux qui participent à l’œuvre d’éveil de la conscience nationale pour l’expression du suffrage du peuple. Un appel donc à tous de s’y mettre sans aucune entrave quelconque d’où qu’elle vienne.
L’église et la presse
En ce qui concerne l’église, en suivant des propos, on a compris qu’elle n’a pas bien apprécié la sortie d’un évêque de la Conférence épiscopale nationale qui à Yagoua dans le septentrion précisément, disait ouvertement qu’il est préférable au besoin que le diable s’empare du pouvoir au lieu de continuer avec le régime actuel. Sa réplique est tombée :”Que ceux qui savent sanctifier et invoquer les esprits, puissent-ils sanctifier et prier afin d’éloigner de notre terre le spectre de la division et l’esprit maléfique du diable. Nous le savons, ce dernier est toujours prompt à venir semer l’ivraie entre les frères et sœurs.” Elle appelle donc les hommes en soutane, les pasteurs et autres imams, à intercéder auprès du Créateur pour que la paix règne au Cameroun avant, pendant et après l’élection présidentielle d’octobre.
En ce qui concerne les médias, l’appel à la déontologie qui encadre la profession n’est pas en reste. On a vu cette semaine, des organes de presse accuser sans fondement avéré le leader du Mrc , Maurice Kamto, d’être le commanditaire de l’agression de Bruxelles. La représentation nationale tire de ce fait le sonnette d’alarme.”Que ceux qui sont chargés de rapporter, je les invite plus que jamais à rester professionnels et respectueux de la déontologie. Je pense aux dames et messieurs de la presse, aux multiples acteurs des réseaux sociaux, exhorte -t-elle. Elle poursuit dans ce sens en soulignant que par définition, ils sont tous “les apôtres de la vérité”, les historiens du présent. “Un important rôle qui ne s’accommode point de manipulation, de désinformation ou d’intoxication”. Elle termine cet appel retentissant en soufflant sur son vœu de voir son pays réussir avec éclat, dignité et hauteur la prochaine élection présidentielle..
Face cette homélie de Laurentine Koa Mfegue, combien de ces acteurs diront oui et amen , en s’engageant ipso facto sur les voies de la repentance? C’est au pied du mur qu’on jugera chaque maçon !
