Par Mon’Esse
Trois chercheurs, enseignants d’université au Cameroun, ont invité les pouvoirs publics à étendre la sécurité sociale aux travailleurs du secteur informel, majoritairement constitué de la population la plus pauvre du pays. Dans une enquête sur l’impact des politiques publiques liées à la pandémie du Covid-19 ,sur les personnes vulnérables, Rodrigue Nda’Chi Deffo, Michele Estelle Ndonou Tchoumdop et Benjamin Fomba Kamga, estiment que cette approche aiderait à stabiliser les revenus de cette population précaire, et à inciter les entreprises à se formaliser pour être plus résilientes aux crises, sans toutefois réduire les employés.
D’après les données collectées auprès de 604 ménages dans les régions du Centre et du Littoral, les indices montrent un accroissement des inégalités dans les ménages pour lesquels le chef n’a pas d’emploi d’environ 6 points de pourcentages, contre 4 points pour ceux dont le chef a conservé son emploi. Il apparaît ainsi que le statut d’emploi du chef de ménage ne constitue plus une source de revenus, dans la population la plus pauvre.
Dans la population où le chef de ménage n’a pas d’emploi, le niveau des inégalités est passé de 0,463 avant la survenue de la pandémie à 0,520 pendant les fortes restrictions, dont un accroissement d’environ 6 points de pourcentage. Ce niveau, qui est plus élevé durant la période de fortes restrictions, est dû à l’instabilité économique créée le Covid-19, et à l’incertitude que connaissent les ménages dans lesquels le chef n’a pas d’emploi. Selon un rapport du Groupement interpatronal du Cameroun (Gicam), 87% des entreprises enquêtées dans le pays ont opéré soit une mise en chômage technique, ou alors une réduction des effectifs du fait de la pandémie.