Par Ilyass Chirac Poumie
Depuis le discours du président élu à nation, les abords de la résidence d’Issa Tchiroma Bakary à Garoua ne désemplissent plus. Des dizaines de tentes de fortune ont été dressées par des partisans, des fidèles et des habitants venus de plusieurs localités du Nord. Selon eux, il s’agit d’une « veille citoyenne » pour protéger « le président élu » face aux menaces d’arrestation qui circulent depuis Yaoundé.
La prière du vendredi a rassemblé une foule dense dans une atmosphère à la fois pieuse et déterminée. Après la prière, de nombreux fidèles ont choisi de rester sur place, installant des nattes et des matelas autour du périmètre. Certains disent vouloir « camper aussi longtemps qu’il le faudra », jusqu’à ce que le verdict des urnes soit respecté.
« Nous ne sommes pas là pour la violence, mais pour la vérité »,
confie un jeune militant du Fsnc,
pendant qu’un vieil imam appelle au calme et à la paix. Des chants religieux et patriotiques retentissent régulièrement, tandis que des femmes préparent des repas collectifs pour les veilleurs.Les forces de l’ordre, discrètement déployées dans la ville, observent la situation sans intervention visible pour l’instant.
Depuis la présidentielle du 12 octobre, la tension politique reste vive au Cameroun. Alors que plusieurs sources locales donnent Issa Tchiroma Bakary vainqueur, le régime sortant à Yaoundé maintient le flou. Des figures du Rdpc ont quitté le pays ou annoncé leur démission, accentuant la crise. Garoua, bastion du Fsnc, est désormais le symbole d’une mobilisation populaire pacifique mais résolue pour défendre le « choix des urnes ».
