Par Hajer Elina
Selon des informations concordantes recueillies ce vendredi, le président sortant Paul Biya n’aurait pas été consulté avant le déploiement récent de militaires dans le Grand Nord et dans certaines artères stratégiques de Yaoundé, Douala et Garoua. Des officiers proches du Palais d’Etoudi parlent d’une « initiative unilatérale » prise par un cercle restreint de responsables sécuritaires, agissant sous prétexte de maintenir l’ordre public dans un contexte postélectoral tendu.
Ce déploiement, observé dès la nuit de jeudi à vendredi, a suscité des inquiétudes au sein de la population, notamment dans le Nord où les tensions demeurent vives autour du processus de compilation des résultats. Plusieurs témoins ont signalé des patrouilles renforcées et des contrôles inhabituels.
Aucune communication officielle n’a encore été faite ni par le ministère de la Défense, ni par la présidence, alimentant les spéculations sur un possible désaccord au sommet de l’État concernant la gestion sécuritaire de la crise politique actuelle.
Depuis la proclamation controversée des premiers résultats de la présidentielle du 12 octobre, le Cameroun traverse une phase d’incertitude. Alors que des partis d’opposition revendiquent la victoire d’Issa Tchiroma Bakary, des mouvements civils dénoncent une militarisation croissante des zones urbaines et rurales. Le silence du président Biya, 92 ans, accentue le flou sur le contrôle effectif de l’appareil d’État.
