Par Sandra Embollo
Dans un contexte tendu à l’approche de l’élection présidentielle, Agbor Balla – militant bien connu et proche de Issa Tchiroma – était activement mobilisé à Guider. Ses soutiens indiquent qu’il était sur le point d’être interpellé par les Forces de maintien de l’ordre (FMO) alors qu’il participait à un meeting public dans cette localité. Alerté, Agbor Balla a fui la scène et quitté le pays vers l’Europe pour échapper à une arrestation imminente. Cette fuite survient quelques semaines seulement avant le scrutin, ce qui laisse entendre une montée de la pression sur les cercles de soutien de Tchiroma.
Selon des témoins, l’opération des FMO avait visiblement pour but de frapper les réseaux d’appui de Tchiroma, acquis à la candidature de celui‑ci. L’intervention qui n’a pas abouti pourrait néanmoins refroidir certains activistes, craignant des poursuites ou des arrestations ciblées. Bien que l’intéressé n’ait pas communiqué publiquement sur son départ ou sur les motifs précis de son exil, plusieurs proches affirment que l’incident à Guider a servi de déclencheur. À ce jour, il n’existe pas de confirmation officielle de la part des autorités sur cette tentative d’arrestation.
Agbor Balla est une figure publique du Cameroun, notamment reconnue pour son engagement en faveur des droits des anglophones. Arresté en janvier 2017 avec d’autres leaders de la société civile anglophone, il avait été poursuivi pour des motifs graves, dont incitation à la sédition ou à la guerre civile, avant d’être finalement libéré en août 2017 par décret présidentiel. Sa présence sur le terrain électoral cette année‑ci et son soutien assumé à Issa Tchiroma placent l’opération de Guider dans un contexte plus large de répression ou de pression envers les acteurs politiques de l’opposition ou des minorités.
