Par Hajer Elina
L’écrivaine franco-camerounaise Calixthe Beyala a publié le 4 novembre 2025 un message incendiaire sur sa page Facebook dans lequel elle dénonce des campagnes d’intimidation menées par des partisans du camp présidentiel. Selon Beyala, ces militants « errent sur mes pages comme des vampires assoiffés », profèrent des insultes et menacent d’emprisonnement ou de meurtre toute personne n’ayant pas voté pour le « centenaire » — en référence moqueuse au candidat adverse.
Elle ajoute être personnellement visée, traitée de « bogdelle » et de « plagieuse », et interpelle ses détracteurs : « Il vaut mieux être moins que rien qu’un meurtrier ! Il vaut mieux être une plagieuse qu’un fraudeur des élections ! » Beyala plaide aussi contre le tribalisme, qu’elle qualifie de source d’assassinats, d’arrestations arbitraires et de pillages au détriment du bien-être collectif.
Par son message, l’écrivaine affirme son intention de retourner au Cameroun malgré les menaces, rappelant que le pays appartient à l’ensemble de ses citoyens et non à une faction exclusive. Sa prise de parole intervient dans un contexte de forte polarisation post-électorale et d’arrestations de sympathisants de l’opposition. Le ton virulent du texte risque d’attiser davantage les tensions entre partisans rivaux.
Depuis la présidentielle du 12 octobre 2025, le Cameroun traverse une période de forte contestation : l’opposition a contesté les résultats, certains leaders se sont proclamés vainqueurs et plusieurs sympathisants ont été arrêtés. Les discours enflammés sur les réseaux sociaux alimentent la polarisation et les risques d’affrontements. Calixthe Beyala est une figure publique reconnue pour ses prises de position; ses dénonciations mettent en lumière la dimension sociale et symbolique de la crise, où insultes, menaces et appels au repli tribal s’ajoutent aux actions répressives et judiciaires déjà observées.
