Par Ilyass Chirac Poumie
Le Cameroun s’enfonce dans une nouvelle phase de tension politique. Dans une allocution de plus de huit minutes publiée dimanche sur les réseaux sociaux, Issa Tchiroma Bakary, candidat du Front pour le Salut National du Cameroun (FSNC), affirme avoir remporté la présidentielle du 12 octobre 2025.
L’opposant conteste les résultats provisoires publiés par la Commission nationale de recensement des votes, qui créditent Paul Biya de 53,66 % des suffrages, contre 35,19 % pour Tchiroma. Selon lui, ces chiffres
« ne traduisent en rien la vérité des urnes » et résultent d’une « fraude massive, planifiée pour prolonger artificiellement le pouvoir d’un régime à bout de souffle ».
Dans son message, Issa Tchiroma appelle la communauté internationale, notamment la France, les États-Unis et les pays voisins, à
« se ranger du côté du peuple camerounais » et à « cesser de soutenir un président illégitime ».
« Paul Biya n’a pas gagné cette élection. Le peuple camerounais a voté pour le changement et ce choix doit être respecté »,
a-t-il déclaré.
Cette sortie intervient alors que plusieurs observateurs nationaux, dont la Conférence épiscopale nationale du Cameroun (CENC), ont déjà signalé des irrégularités dans la signature des procès-verbaux.
La présidentielle du 12 octobre s’est tenue dans un climat de forte défiance. Tandis que le Pcrn et le Sdf ont retiré leurs recours devant le Conseil constitutionnel, de nombreuses voix au sein de l’opposition appellent désormais à la mobilisation citoyenne.
Dans les grandes villes, des mouvements de protestation spontanés se multiplient, tandis que les forces de sécurité renforcent leur présence autour des lieux stratégiques.
