Par Arlette Akoumou Nga
La situation reste volatile au Cameroun ce lundi 20 octobre. Des manifestations spontanées ont éclaté dans plusieurs quartiers de Yaoundé, notamment à Tsinga, la Brique et près de l’école de police, où des centaines de Camerounais protestent contre ce qu’ils appellent le « vol de la victoire d’Issa Tchiroma Bakary » à la présidentielle du 12 octobre 2025.
Selon des témoins, les manifestants, scandant des slogans hostiles au président sortant Paul Biya, tentaient de marcher en direction du palais de l’unité pour « y déloger le chef de l’État ». Des unités de la police et de la gendarmerie ont été rapidement dépêchées sur les lieux pour disperser les attroupements. À la Brique, un véhicule Mami Wata a été mobilisé pour disperser la foule après de brefs affrontements.
Des tensions similaires ont également été signalées à Garoua, fief d’Issa Tchiroma Bakary, où plusieurs centaines de personnes ont manifesté pour réclamer « le respect de la vérité des urnes » et appeler au départ de Paul Biya.
« Le peuple compte sur l’armée pour le changement, comme partout dans le monde »,
a lancé un manifestant, selon une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux.
À Douala, un drame s’est également produit dans la matinée : un jeune conducteur de moto serait mort en tentant d’empêcher des policiers de confisquer son engin au carrefour Njoh-Njoh, un incident qui illustre la tension sociale extrême qui règne dans le pays.
La Commission nationale de recensement des votes a attribué 53,66 % des suffrages à Paul Biya, contre 35,19 % à Issa Tchiroma Bakary.
Ces résultats sont contestés par l’opposition et par la Conférence épiscopale nationale du Cameroun, qui a dénoncé des irrégularités dans les procès-verbaux de vote. Depuis l’annonce des chiffres, plusieurs appels à la mobilisation ont circulé sur les réseaux sociaux, faisant craindre une escalade de la contestation dans les jours à venir.
