Par Julie Peh
Selon plusieurs témoignages, ce n’était pas la première fois que Jacqueline subissait les coups de son homme. Pourtant, cette fois, les sévices lui ont été fatals. Dans un enregistrement vocal adressé à un membre de sa famille, la victime, affaiblie mais lucide, livrait un témoignage bouleversant :
« Je suis au courant de ce qui se passe dans la famille, mais je ne peux rien faire. Je suis couchée, sans force. Le père de mes enfants m’a battue à mort. Il sautait sur mon cœur, il bottait mes côtes. J’ai une côte cassée. La côte gauche. J’ai fait plusieurs radios. J’ai tellement mal. Il faut aussi qu’on me masse », confie-t-elle, la voix tremblante, quelques jours avant sa mort.
Dans un autre échange écrit avec un proche, elle écrivait ces mots déchirants : « Je suis en train de mourir. Ton type est venu me taper à mort. Je souffre. Prie pour moi. »
Outre les violences physiques répétées, des sources proches du dossier révèlent que Bertrand Essomba aurait également usé de faux documents pour percevoir le salaire de la défunte, aggravant ainsi le caractère ignoble de ses actes.

Ce féminicide suscite une vive émotion au sein de la communauté locale et relance le débat sur l’impunité dont bénéficient certains agents de l’ordre impliqués dans des actes de violence domestique. Tandis que la famille de la victime pleure Jacqueline, une mère brisée par la violence conjugale, les appels à la justice se multiplient.