Par Panorama Papers, Avec Rfi
Le président de gauche Gustavo Petro a annoncé en mai 2024 la rupture des relations diplomatiques avec Israël et qualifié le gouvernement du Premier ministre Benyamin Netanyahu de « génocidaire » dans sa conduite de la guerre à Gaza, se faisant traiter en retour de « monstre antisémite » par le ministre des Affaires étrangères israélien.
Bogota a cessé de vendre du charbon à Israël, suspendu ses commandes d’armement et surtout, la Colombie ne bénéficie plus des renseignements israéliens et des systèmes de surveillance permettant à l’armée colombienne de lutter contre le narcotrafic.
La Colombie fait aussi partie des premiers pays à s’être joint à la procédure intentée par l’Afrique du Sud contre Israël devant la Cour internationale de justice (CIJ). Elle a officiellement reconnu l’État de Palestine en 2018. Il y a un an, Gustavo Petro a annoncé la création de la première ambassade de Colombie à Ramallah, en Cisjordanie occupée. La nomination de Jorge Ivan Ospina en tant qu’« ambassadeur auprès du gouvernement de l’État de Palestine » fait suite à son approbation par les autorités palestiniennes le 5 mai, selon le décret signé par la ministre des Affaires étrangères, Laura Sarabia, le 22 mai.
Jorge Ivan Ospina, ex-maire de Cali, la troisième ville de Colombie, a appartenu à des mouvements de gauche et est le fils d’Ivan Marino Ospina, l’un des commandants de l’ancienne guérilla M-19, dont le président Petro était également membre. Il a assuré à l’Afp que pour le moment, il n’était pas défini s’il exercerait ses fonctions depuis Ramallah ou dans un « pays voisin ».
« Il faudra discuter et établir avec Israël les démarches nécessaires afin de permettre le développement de l’ambassade colombienne depuis Ramallah, a-t-il déclaré. En tant que pays, nous reconnaissons l’État palestinien, nous reconnaissons que l’État palestinien et l’État israélien doivent cohabiter et exister ensemble. »
Outre la promotion d’une solution à deux états, le premier ambassadeur colombien en Palestine a déclaré que l’une de ses priorités sera de gérer l’éventuel transfert d’enfants palestiniens blessés depuis Gaza, la Jordanie ou l’Égypte vers la Colombie. Il plaidera également en faveur de la libération d’un otage israélien d’origine colombienne, et ajoute qu’il espère que le Hamas verra dans sa nomination un geste politique de plus de l’engagement de son pays vis-à-vis de la cause palestinienne.
La Colombie faisant partie des premiers pays à s’être joint à la procédure intentée par l’Afrique du Sud contre Israël à la Cour internationale de Justice, et à avoir reconnu officiellement la Palestine, dès 2018.