Par Ilyass Chirac Poumie
Des rumeurs et publications virales imputent au ministère de la Santé — dirigé par Manaouda Malachie — la mise en scène d’un « faux cas Covid » destiné, selon les auteurs des accusations, à justifier un reconfinement et à assimiler d’éventuelles victimes de la répression à des malades. Ces allégations s’insèrent dans un contexte de forte contestation des résultats du scrutin du 12 octobre, marqué par des accusations de falsification des procès-verbaux, de séquestration de représentants et de tentatives d’achat de voix dans plusieurs localités.
Plusieurs acteurs pro-opposition et réseaux sociaux affirment que la manœuvre aurait pour but de restreindre la mobilisation post-électorale et de dissimuler des violences attribuées aux forces de l’ordre. À ce stade, aucune preuve indépendante (dossier médical vérifiable, enquête officielle publiée ou audit indépendant) n’a été rendue publique confirmant la réalité d’un « faux cas ». Face à l’émoi populaire, des voix demandent une enquête transparente et une communication claire des autorités sanitaires et judiciaires pour couper court aux rumeurs et préserver la sécurité publique.
Manaouda Malachie, ministre de la Santé publique depuis 2019, a déjà été associé par le passé à des controverses liées à la gestion des fonds Covid-19, ce qui renforce la défiance et alimente la rapidité de diffusion des accusations dans l’opinion.
La présidentielle du 12 octobre 2025 a plongé le Cameroun dans une période de forte tension : des candidatures ont été contestées, des partis d’opposition ont dénoncé des disqualifications, et plusieurs localités — notamment dans les régions anglophones et le Grand Nord — signalent des irrégularités dans la compilation des procès-verbaux. Le candidat Issa Tchiroma Bakary a revendiqué la victoire selon des compilations citoyennes, tandis que les autorités insistent sur la procédure officielle de proclamation des résultats. Dans ce climat d’incertitude, la méfiance envers les institutions sanitaires et électorales favorise la circulation d’allégations non vérifiées susceptibles d’aggraver les affrontements et la crise politique.
