Par Ilyass Chirac Poumie
Des confidences recueillies auprès de proches collaborateurs du président sortant indiquent que Paul Biya n’a jamais donné d’instructions pour l’usage de la force contre la population, ni pour un renforcement militaire dans les régions sensibles. « Le chef de l’État n’est pas pour la violence, il ne veut pas qu’une goutte de sang camerounais soit versée », a affirmé un conseiller sous couvert d’anonymat.
Selon ces mêmes sources, Paul Biya aurait exprimé en privé son souhait de « voir le processus électoral aller à son terme dans la sérénité et la dignité », ajoutant qu’il « respectera le verdict des urnes, quel qu’il soit ». Cette position contraste avec les initiatives sécuritaires constatées ces derniers jours, attribuées à certains hauts gradés qui auraient agi sans consultation préalable de la présidence.
Cette posture apaisée du président sortant pourrait contribuer à calmer les esprits dans un contexte de forte tension postélectorale, où plusieurs formations politiques appellent à la retenue et à la reconnaissance des résultats authentiques issus des bureaux de vote.
À 92 ans, Paul Biya, au pouvoir depuis 1982, fait face à la plus grande crise politique de son long règne. L’élection présidentielle du 12 octobre a révélé une poussée sans précédent de l’opposition, portée notamment par Issa Tchiroma Bakary et l’Union pour le Changement. Les observateurs nationaux et internationaux exhortent les autorités à garantir un dénouement pacifique, conforme à la volonté populaire.
