Par Julie Peh
Tidjane Thiam, président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), a été radié en avril suite à une décision judiciaire mettant en cause sa nationalité ivoirienne au moment de son inscription sur la liste électorale. Quant à Laurent Gbagbo, son ancien bras droit Charles Blé Goudé et l’ex-Premier ministre Guillaume Soro, ils ont été exclus depuis plusieurs années en raison de condamnations pénales liées à la crise post-électorale de 2010-2011. Bien que réintégrés en 2021 et 2022 après des acquittements par la justice internationale, ils n’ont pas bénéficié d’amnistie et restent donc inéligibles.

Le président de la CEI, Ibrahime Kuibiert Coulibaly, a précisé qu’aucune révision de la liste électorale ne serait effectuée avant le scrutin du 25 octobre, soulignant que la procédure prendrait en moyenne six à sept mois, ce qui compromettrait le bon déroulement de l’élection. Il a également appelé au respect des décisions de justice pour assurer le bon fonctionnement de l’État de droit en Côte d’Ivoire.
En réponse, le PDCI a saisi le Comité des droits de l’Homme des Nations unies, dénonçant une exclusion injustifiée et appelant à une élection présidentielle inclusive, transparente et sans discrimination. Simone Ehivet Gbagbo, ex-Première dame et candidate déclarée, a également exprimé ses préoccupations, soulignant la nécessité d’un dialogue entre le gouvernement et l’opposition pour garantir des élections pacifiques.
Les partis d’opposition, dont ceux de Tidjane Thiam et Laurent Gbagbo, ont suspendu leur participation aux instances de la CEI depuis avril, dénonçant un manque d’indépendance de l’institution. De leur côté, les autorités assurent respecter les décisions judiciaires et excluent toute intervention politique dans le processus électoral.
À moins de cinq mois du scrutin, la situation politique demeure tendue, avec des appels croissants à une réforme de la CEI et à une élection présidentielle plus inclusive.