Par Cynthia Konan Tawa, À Abidjan
La Côte d’Ivoire s’apprête à vivre, dimanche 25 octobre, une élection présidentielle cruciale pour son avenir politique. Plus de 8,7 millions d’électeurs sont attendus aux urnes dans un climat marqué par la méfiance et les tensions. Le président sortant, Alassane Ouattara, candidat du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (Rhdo), aborde le scrutin en position de force, porté par un appareil d’État solide et une économie relativement stable.
Mais sa candidature à un quatrième mandat, jugée contraire à l’esprit de la Constitution par une partie de l’opposition, divise profondément l’opinion. Pour ses partisans, Ouattara incarne la continuité et la stabilité ; pour ses détracteurs, il symbolise le verrouillage du pouvoir et l’érosion démocratique.
Face à lui, Simone Ehivet Gbagbo, ancienne Première dame, tente d’incarner l’alternative et la réconciliation nationale. Toutefois, son camp reste traversé par des rivalités internes et peine à s’unir autour d’une stratégie commune.
Depuis la crise post-électorale de 2010-2011, qui avait fait plus de 3 000 morts, chaque élection présidentielle en Côte d’Ivoire est perçue comme un test de stabilité. Malgré les progrès institutionnels, la méfiance entre camps politiques demeure profonde. Les observateurs régionaux et internationaux appellent au calme et à la transparence, craignant que toute contestation des résultats ne rallume les tensions communautaires et politiques latentes.
