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Par Arlette Akoumou Nga
Les droits de douane entreront en vigueur le 3 avril, à 00 h 01, et s’appliqueront à toutes les voitures et camions légers qui sont fabriqués en-dehors des États-Unis et qui y sont importés, est-il indiqué dans le décret. Cela inclut aussi les véhicules de marques américaines, comme Ford, GM et Stellantis, dont les automobiles sont assemblées en dehors du pays, notamment au Canada ou au Mexique. Les titres des trois entreprises avaient piqué du nez en bourse avant même l’annonce officielle du président et les principaux indices boursiers ont fini la journée en baisse.
Ces nouveaux droits de douane frappent aussi les pièces automobiles, telles que les moteurs, les transmissions ou les composants électriques, qui sont importées pour être utilisées dans des véhicules assemblés aux États-Unis.
Près de la moitié des véhicules vendus aux États-Unis sont importés, de même que près de 60 % des pièces des véhicules assemblés aux États-Unis.
En chiffres :
- Le Canada construit 9 % des véhicules achetés par les Américains.
- 1 537 111 véhicules ont été produits au Canada en 2023.
- 93 % d’entre eux ont été exportés vers les États-Unis, pour un total de 51 milliards de dollars
Source : Association canadienne des constructeurs de véhicules
Des exemples de constructeurs de voitures assemblées au Canada :
- General Motors
- Stellantis
- Toyota
- Honda
Les voitures provenant du Mexique et du Canada pourront profiter d’une certaine exemption, à condition de respecter les conditions de l’Accord Canada-États-Unis-Mexique (ACEUM). Le décret prévoit que les droits de 25 % ne s’appliquent qu’aux portions réalisées à l’extérieur des États-Unis. Quant aux pièces provenant des deux pays, l’application des nouveaux droits de douane attendra que les autorités américaines aient pu mettre sur pied une procédure pour déterminer la portion américaine de leur contenu.
« C’est très excitant », a déclaré Donald Trump lors d’une conférence de presse de fin de journée à la Maison-Blanche. Ces droits de douane vont permettre de construire « de nombreuses usines aux États-Unis » et de créer de nombreux emplois, selon lui. Il a dit s’attendre à ce que ces droits génèrent des revenus annuels de 100 milliards de dollars américains.
« C’est le début du jour de la libération en Amérique », a dit le président, qui a répété que d’autres droits de douane sont à venir, sur le bois et les produits pharmaceutiques.
Le point sur les droits de douane
Ce qui est actuellement en place :
- 25% sur l’acier et l’aluminium, pour tous les pays
- 25% sur les importations provenant du Mexique et du Canada, à l’exception des marchandises conformes à l’Accord Canada–États-Unis–Mexique (ACEUM)
- 10% sur l’énergie (pétrole, gaz naturel, électricité, charbon et uranium), les minéraux critiques et la potasse, pour le Mexique et le Canada
Ce qui est à venir :
- 25% sur les voitures importées aux États-Unis, qui seront appliqués dès le 3 avril
- 25% sur les marchandises conformes à l’ACEUM, à venir le 2 avril
- Les droits de douane réciproques pour l’ensemble des pays – dont les montants sont encore incertains –, à venir le 2 avril
Ce qui est menacé, mais sans date précise d’entrée en vigueur :
- Les produits laitiers et le bois d’œuvre canadiens, qui ont été menacés par des droits de douane pouvant aller jusqu’à 250 %
- Les semi-conducteurs, le cuivre et les produits pharmaceutiques
Ce que le Canada a mis en place en retour :
Plusieurs provinces et municipalités ont également mis en place des mesures, comme le retrait des alcools américains des tablettes de la SAQ
25% sur certains produits alimentaires et biens de consommation, totalisant 30 milliards de marchandises*
25% sur l’acier et l’aluminium américains, mais aussi sur les ordinateurs, les équipements de sport et des objets en fonte, totalisant près de 30 milliards.
Ces droits de douane arrivent le jour même où le chef libéral Mark Carney, de passage à Windsor en Ontario, a promis un fonds de 2 milliards pour venir en aide au secteur canadien de l’automobile.
Depuis Kitchener, le premier ministre sortant a soutenu, mercredi soir, que les « liens » qui unissent le Canada et les États-Unis étaient « en train de se briser », qualifiant cette annonce d’« attaque directe ». Il a indiqué qu’il prévoyait s’entretenir sous peu avec le président américain Donald Trump.
« Nous allons défendre nos travailleurs, nous allons défendre nos compagnies, notre pays », a-t-il martelé, en marge d’un arrêt pour sa campagne électorale.
Il a également précisé qu’il tiendrait jeudi à Ottawa une rencontre du comité du conseil des ministres sur les relations canado-américaines, pour discuter des différentes options qui s’offrent au Canada pour répondre à ces droits de douane – ce qui change l’itinéraire qui était prévu pour sa tournée électorale.
