Par Mon’Esse
L’indice de réalisation des Objectifs de développement durable (ODD) est «plutôt faible» au Cameroun, selon le cadre de financement durable, un document exploratoire que vient de publier la Caisse autonome d’amortissement (CAA).
Avec un score de 55,5% et un classement de 134ème sur 163 pays, le taux d’achèvement du cycle primaire y était de 73,5% en 2021, celui de mortalité la maternelle s’élevait à 406 pour 100.000 en 2021 et celui de la mortalité infanto-juvénile à 80 pour 1000.
Si des progrès économiques ont été notés, la pauvreté reste pesante dans le pays, l’indice de développement humain (IDH) étant de 0,587 en 2022, le classant 151ème sur 193 pays et le caractérisant comme un pays à développement humain moyen.
Au plan environnemental, le Cameroun est un pays exposé sur lequel pèsent des risques considérables liés aux changements climatiques, notamment à des sécheresses, des inondations et l’érosion côtière et, faute d’y remédier de manière efficace, les changements climatiques pourraient retarder l’accumulation du capital humain et mettre en péril le développement durable.
S’agissant de l’économie, la CAA cite l’insuffisance des infrastructures de transport ainsi que des installations/infrastructures de production, de transformation et de stockage des produits pétroliers et agricoles, la vétusté et l’insuffisance des systèmes de distribution des énergies, d’eau et de communication, la décrépitude et l’inadéquation des bâtiments administratifs/publics.
Dans le même chapitre, figurent la faible structuration des filières et des marchés, l’archaïsme des moyens et méthodes de production, l’insuffisance des infrastructures de production et de mise sur le marché, la carence quantitative et qualitative de la main d’œuvre, l’instabilité des moyens de financement de services de base ou encore l’absence de vision stratégique en matière de développement technologique, industriel et touristique.
Sur la sphère sociale, les principaux problèmes se résument en la dégradation de la couverture de la population en personnel médical, l’insuffisance du financement du secteur, la faible capacité d’accueil des établissements scolaires, le manque d’enseignants qualifiés, l’inégale répartition des structures d’accueil, des équipements et des affectations à tous les niveaux d’enseignement.
Y figurent également, l’inadaptation aux évolutions de la science et de la technologie, la faiblesse des acquis scolaires, l’ignorance des aspects positifs de la culture dans l’élaboration et la mise en œuvre des initiatives de développement durable, la faible valorisation du potentiel touristique local, la prise en compte insuffisante des compétences locales dans la mise en œuvre des dispositifs de développement durable.
Dans le même segment, il est signalé la faible intégration des langues et cultures nationales dans le système éducatif, la faiblesse du système d’information sur l’emploi, notamment celui des jeunes, l’inadéquation entre les offres de formations/éducation et les besoins du marché de l’emploi, sans oublier la faiblesse de la politique d’auto-emploi.
Certains des problèmes majeurs identifiés par la CAA, sur le plan de la gouvernance, tiennent à la faible coordination des interventions entre les acteurs du développement durable et la faible prise en compte des questions liées au développement durable, dans les stratégies sectorielles.
Le rapport, citant les projections du Bureau central des recensements et des études de population (Bucrep), précise que la population du Cameroun était estimée à 27,8 millions d’habitants en 2022 contre 17,4 millions en 2005, représentant un taux d’accroissement moyen annuel de 2,4%.
Dans ce pays, les jeunes âgés de moins de 15 ans représentent plus de 43%, et les femmes environ 51% de la population totale, le pays restant par ailleurs confronté à une urbanisation rapide et peu maîtrisée, avec un taux d’urbanisation de l’ordre de 55% en 2022 et qui pourrait atteindre 63,2% d’ici à 2035.