Par Julie Peh
À La Tribune, l’ancien président américain n’a pas manqué de se glorifier. Multipliant les déclarations triomphales, Donald Trump s’est attribué le mérite d’avoir « mis fin à sept guerres », assurant que la querelle entre Kigali et Kinshasa était désormais réglée grâce à « l’accord de Washington » signé en juin. Mais cet enthousiasme a vite été refroidi.
Quelques heures plus tard, le président congolais a reconnu les efforts diplomatiques de Washington tout en rappelant une réalité implacable :
« L’accord de paix signé en juin n’a pas fait taire les armes dans l’Est », a-t-il déclaré, soulignant que les populations civiles continuent de subir la violence des rebelles du M23, soutenus par le Rwanda. »
Tshisekedi a dressé la liste des conditions indispensables à une paix durable : retrait des troupes rwandaises, fin du soutien militaire au M23 et rétablissement de l’autorité de l’État congolais dans les zones occupées. Allant plus loin, le chef de l’État a qualifié la tragédie de l’Est de « génocide silencieux », dénonçant trois décennies de massacres, d’exodes forcés et d’atrocités restées impunies. Il a exhorté l’Onu à veiller à l’application stricte de l’accord de Washington et de la résolution 2773.
Ce contraste entre le triomphalisme américain et la lucidité congolaise a marqué les esprits. Il met en évidence le fossé entre les proclamations diplomatiques de New York et la réalité sanglante vécue par des millions de Congolais.
Pour Kinshasa, la paix ne s’improvise pas: elle exige des actes concrets. Tshisekedi a, en ce sens, lancé un appel clair à la communauté internationale pour transformer les promesses en résultats tangibles sur le terrain.
