Par Ilyass Chirac Poumie
Le président français Emmanuel Macron a solennellement déclaré ce lundi soir que
« la France reconnaît aujourd’hui l’État de Palestine »,
marquant une étape majeure de la diplomatie française au Proche-Orient.
« Le temps de la paix est venu »,
a-t-il martelé, soulignant que cette décision vise avant tout à ouvrir une perspective de paix durable
« entre le peuple israélien et le peuple palestinien ».
Paris conditionne néanmoins un approfondissement des relations diplomatiques à la libération des otages détenus par le Hamas et à l’instauration d’un cessez-le-feu immédiat à Gaza.
Le chef de l’État a rappelé son attachement à la solution à deux États, dénonçant fermement la poursuite des colonies israéliennes, notamment dans la zone E1, et appelant à la reconstruction de Gaza et au redéploiement de l’Autorité palestinienne.
L’annonce, accueillie avec enthousiasme par l’Autorité palestinienne, a été décrite comme « un acte de courage et de justice » conforme aux résolutions de l’Onu. Israël, en revanche, dénonce une décision « unilatérale » et Washington exprime sa désapprobation, estimant que cela pourrait renforcer le Hamas.
La question de la reconnaissance de la Palestine divise la communauté internationale depuis des décennies. Si plus de 140 pays l’ont déjà reconnue, la France, puissance membre permanent du Conseil de sécurité de l’Onu, hésitait jusque-là à franchir le pas, privilégiant une approche coordonnée avec l’Union européenne.
L’offensive israélienne à Gaza et l’impasse des négociations de paix ont cependant ravivé la pression diplomatique. En annonçant cette reconnaissance devant l’Onu, Emmanuel Macron cherche à relancer le processus de paix tout en inscrivant la France dans une dynamique diplomatique partagée par d’autres pays européens.
