Par Julie Peh
Moins de deux semaines avant son investiture, Donald Trump a réaffirmé son désir de voir le Danemark “renoncer” au Groenland, et n’a pas exclu l’utilisation de la force pour atteindre cet objectif. La France appelle à une réponse collective et stratégique pour faire face à ces menaces, et invite ses partenaires européens à se mobiliser pour défendre les principes de souveraineté et d’intégrité territoriale.
Plus que jamais, nous devons, avec nos partenaires européens, être conscients, sortir d’une forme de naïveté, se prémunir, se réarmer”, a-t-elle ajouté lors du compte-rendu du Conseil des ministres, appelant à une réponse collective et stratégique.
Le chef de la diplomatie française, Jean-Noël Barrot, a renforcé ce discours en affirmant qu’il n’était “pas question” que l’Union européenne permette à des pays “de s’en prendre à ses frontières souveraines”.
Dans cette optique, le gouvernement allemand a également pris position en rappelant que “les frontières ne peuvent pas être déplacées par la force”.
“Le principe de l’inviolabilité des frontières s’applique à tout pays”, a affirmé le chancelier allemand Olaf Scholz dans une déclaration à la presse, “c’est la raison pour laquelle une certaine incompréhension s’est clairement manifestée (lors des discussions) au sujet des dernières déclarations en provenance des États-Unis”.
Du côté de l’Union européenne, celle-ci a qualifié les menaces de Donald Trump d’extrêmement “hypothétiques”, tout en soulignant son attachement à la souveraineté des États.
“Il s’agit de quelque chose d’extrêmement hypothétique sur lequel nous ne voudrons pas nous attarder”, a déclaré Paula Pinho, porte-parole de la Commission européenne, interrogée sur les propos du futur président américain.
Paula Pinho a toutefois précisé que l’article 42.7 du traité de Lisbonne, qui prévoit une clause de défense mutuelle entre les États membres de l’UE, s’appliquait bien au Groenland, un territoire autonome du Danemark.
“De façon générale, il est évident pour nous que la souveraineté des États doit être respectée”, a renchérit Anitta Hipper, une de ses collègues, tout en refusant d’évoquer des cas “spécifiques”.