Par Sandra Embollo
Le commandement militaire pour l’Amérique du Nord a indiqué dans un communiqué avoir “activé” quelque “700 Marines” qui vont se joindre aux soldats de la Garde nationale, un autre corps militaire, de réserve celui-là. Ils “vont être déployés à Los Angeles pour aider à protéger les fonctionnaires et bâtiments fédéraux”, a indiqué un haut fonctionnaire américain. Le gouverneur démocrate de l’Etat, Gavin Newsom, déjà opposé à l’envoi des gardes nationaux, une décision qu’il a attaquée en justice, a estimé que le déploiement de militaires d’active assouvissait “le fantasme fou d’un président dictatorial”.
Des “insurgés”
“S’ils crachent, nous frappons. Et je vous promets que nous frapperons comme jamais auparavant”, avait précédemment écrit le républicain de 78 ans lundi sur son réseau social Truth à l’intention de ceux qu’il appelle des “insurgés”.
Le président américain, clairement décidé à durcir le ton, avait déjà utilisé dimanche cette expression incendiaire, encore plus frappante en anglais (“If they spit, we will hit”). Des gardes nationaux, dotés de boucliers, se sont déployés lundi devant un centre de détention fédéral de la ville. Face à eux, des manifestants ont crié “Cochons, rentrez chez vous!” D’autres ont tapé sur les flancs de voitures banalisées qui passaient à travers les lignes de police.
Une foule de plus en plus nombreuse convergeait aussi vers le centre de Los Angeles, où des policiers séparaient les manifestants des agents fédéraux et où restaient des carcasses de voitures incendiées, traces des heurts de la veille, qui ont débouché en deux jours sur 56 arrestations.
Trump poursuivi en justice
Le procureur général de Californie Rob Bonta a annoncé lundi poursuivre Donald Trump en justice, estimant que son choix de mobiliser les gardes nationaux sans l’aval du gouverneur, “violait” la Constitution. Dans un court échange avec des journalistes lundi à la Maison Blanche, le républicain a au contraire défendu sa décision comme “excellente”. La maire démocrate de Los Angeles, Karen Bass, a assuré que le périmètre des affrontements ne concernait que “quelques rues” du centre-ville.
“Arrêter” le gouverneur
A en croire Donald Trump, la métropole californienne aurait été “rayée de la carte” s’il n’avait décidé d’envoyer la Garde nationale, un corps de réserve sous double tutelle du pouvoir fédéral et des Etats. Gavin Newsom, considéré comme un candidat potentiel à la Maison Blanche, fait partie des cibles favorites du républicain, qui a lancé lundi qu’il serait “super” de l’arrêter, sans que l’on sache s’il s’agit d’une provocation ou d’une réelle intention.
Dans l’autre grande ville californienne, San Francisco, la police a annoncé avoir interpellé une soixantaine de personnes après qu’une manifestation contre la politique anti-immigration du gouvernement a dégénéré.