Par Ilyass Chirac Poumie
Devant le siège de la Banque mondiale à Washington, plusieurs centaines de manifestants ont réclamé l’annulation immédiate de la dette des pays du Sud global. Arborant pancartes et banderoles aux slogans tels que « Debt kills development » et « Cancel the debt now », les protestataires ont accusé les institutions financières internationales de perpétuer la pauvreté à travers des politiques d’endettement insoutenables.
Les manifestants, venus de divers horizons — organisations de la société civile, mouvements altermondialistes, étudiants et représentants syndicaux — ont dénoncé ce qu’ils qualifient de « piège de la dette », qui prive les pays du Sud de ressources essentielles pour l’éducation, la santé et la transition écologique.
Certains orateurs ont rappelé que, malgré des décennies de promesses d’allègement, les paiements de la dette extérieure continuent d’absorber une part considérable des budgets nationaux, empêchant toute véritable souveraineté économique. « Nous exigeons que la Banque mondiale et le Fmi reconnaissent leur responsabilité historique et libèrent nos nations de cette servitude financière », a déclaré une militante kenyane.
Les appels à l’annulation de la dette du Sud global se multiplient depuis la pandémie de Covid-19, qui a creusé les inégalités et fragilisé les économies des pays à revenu faible et intermédiaire. Plusieurs institutions internationales ont promis des mesures d’allègement, mais la majorité des dettes contractées restent dues à des créanciers privés et bilatéraux. La Banque mondiale et le Fmi, critiqués pour leurs conditionnalités jugées trop strictes, tiennent actuellement leurs assemblées annuelles, un moment traditionnellement marqué par de fortes mobilisations citoyennes.
