Par Joël Onana
Le climat postélectoral se dégrade dans la commune d’Atok. Selon plusieurs témoignages recueillis sur place, le maire Jean Yves Bak aurait tenu des propos hostiles à l’encontre des ressortissants de la communauté du Nord, les accusant d’avoir voté pour « leur frère nordiste », le candidat Issa Tchiroma Bakary. Ces déclarations auraient alimenté un climat de peur et de suspicion, aggravé par la circulation de menaces anonymes visant les commerces et biens appartenant à cette communauté.
Depuis le 13 octobre, plusieurs familles originaires du Nord auraient quitté précipitamment Atok et Mbama, craignant des représailles. Des sources locales parlent d’un risque d’escalade si les autorités administratives ne réagissent pas rapidement pour apaiser les tensions.
Les appels à la retenue et à la cohésion nationale se multiplient alors que les résultats définitifs de la présidentielle ne sont pas encore proclamés.
La commune d’Atok, située dans le département du Haut-Nyong, région de l’Est, a connu une participation électorale moyenne lors du scrutin du 12 octobre 2025. Le climat politique y est traditionnellement marqué par des clivages entre communautés locales et populations venues du Nord pour des raisons économiques. La victoire revendiquée d’Issa Tchiroma Bakary a ravivé des tensions latentes autour des questions identitaires et politiques, dans un contexte national déjà tendu après une élection contestée.
