Par Joël Onana
Alors que le pays attend toujours la proclamation officielle des résultats de la présidentielle du 12 octobre, les propos de Bruno Bidjang, polémiste proche du pouvoir, ont enflammé les réseaux sociaux. Il affirme que le président sortant Paul Biya aurait remporté le scrutin avec environ 400 000 voix d’avance sur son principal rival, Issa Tchiroma Bakary.
Cette déclaration a immédiatement suscité une vague de réactions indignées. De nombreux observateurs jugent ces chiffres « incohérents » et « mathématiquement impossibles ». Selon les compilations publiées par plusieurs équipes de suivi électoral, Tchiroma aurait disposé d’une avance d’environ un million de voix avant le décompte des trois dernières régions — lesquelles ne représentent qu’à peine 3 % du corps électoral national.
« Comment Biya aurait-il pu rattraper et dépasser un tel écart avec seulement ces régions ? », s’interrogent plusieurs internautes, dénonçant une « fraude grossière » et appelant le peuple camerounais à « prendre son destin en main ».
La sortie de Bruno Bidjang, dont le nom reste associé à l’affaire Martinez Zogo,
intervient dans un climat déjà tendu, marqué par des accusations de falsification massive des résultats et un profond scepticisme vis-à-vis des institutions chargées du dépouillement.
Le Cameroun vit depuis plusieurs jours au rythme des contestations postélectorales. L’opposant Issa Tchiroma Bakary, du Front pour le Salut National du Cameroun (Fsnc), revendique la victoire sur la base des procès-verbaux compilés dans sept régions sur dix. Le régime, de son côté, garde le silence officiel tandis que des fuites, rumeurs et chiffres contradictoires circulent dans les médias et sur les réseaux sociaux. Ce blocage inédit alimente les tensions politiques et les appels croissants à la transparence et au respect de la volonté populaire.
