Par Joël Onana
Pour le président de la République, le message doit être limpide. Emmanuel Macron a pris le temps, en conseil des ministres, lundi 28 avril, de s’exprimer sur les récents événements dramatiques de ces derniers jours, notamment les attaques au couteau à Nantes ainsi qu’à la mosquée de La Grand-Combe, pour lequel le suspect s’est rendu aux forces de l’ordre. « Nous sommes derrière chaque Français », a-t-il défendu devant les membres du gouvernement, d’après les indiscrétions recueillies par Le Parisien. « Il faut un discours ultrarépublicain et ne laisser aucune place au communautarisme », a-t-il encore défendu. Le chef de l’État aurait ainsi été particulièrement ulcéré par certaines prises de parole lors de la « marche contre l’islamophobie », organisée à Paris, dimanche 27 avril. Le socialiste Jérôme Guedj en avait été, par exemple, chassé, au son des « Dégage ! PS parti sioniste ! On n’a aucun respect pour les m* comme vous ! ».
Le leader de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, a par ailleurs accusé le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, de cultiver un « climat islamophobe ». Danielle Simonnet et Raquel Garrido ont également été prises à partie.
« Il n’y a eu aucune coordination gouvernementale »
Si Emmanuel Macron ne vise pas directement LFI, c’est parce qu’il entend se poser en garant d’une certaine cohésion nationale. Mais selon un ministre au Parisien, cela ne va pas de soi : « Sur l’attaque dans la mosquée, il n’y a eu aucune coordination gouvernementale », regrette-t-il. « On a découvert en direct les réactions des uns et des autres, sans aucune ligne de Matignon. » Ce qui a mené à des dissonances : le Premier ministre, François Bayrou, a parlé d’une « ignominie islamophobe », quand son locataire de la Place Beauvau a préféré évoquer un « acte antimusulman ».