Par Saint-Eloi Bidoung
Au Cameroun, dans nos villes dont dans la capitale, nous avons des talents. Nous pouvons, par exemple uriner sur les trottoirs en plein centre-ville, nous pouvons insulter le président de la République dans les journaux chaque lundi, nous pouvons donner des coups de poings à un agent de police en exercice de ses fonctions dans un embouteillage. Certains d’entre nous n’ont pas besoin des bacs à ordures pour décharger des épluchures de plantain et des matelas usés.D’autres, comme les conducteurs de mototaxis n’ont pas besoin de connaître le code de la route. Ils ne s’arrêtent jamais aux feux de signalisation et aux passages cloutés quand ils roulent, un sachet de whisky au bec.Quand la grâce de Dieu nous permet d’arriver aux pays des blancs, généralement sans papiers et sans domicile fixe, nous restons des camerounais. D’authentiques camerounais.
C’est ce qu’une brigade de la diaspora nous a démontré devant un prestigieux centre hospitalier spécialisé en France, pendant le séjour à l’étranger du chef de l’Etat. La diaspora racaille en spectacle à ciel ouvert. Après la réunion conspiratrice organisée par des camerounais de la diaspora pour déloger le malade Paul Biya d’un centre d’urologie, un journal français, visiblement très porté sur l’ironie a posé un diagnostic gravement honteux pour chaque camerounais. Le Journal proposait, de remplacer les malades internés dans cette institution médicale de renommée mondiale qui reçoit des émirs du Golfe et d’autres potentats fortunés du monde ; de les remplacer pour « assistance à malades qui s’ignorent » ; les vrais malades drapés aux couleurs du Cameroun, qui criaient comme des malades mentaux aux abords de l’hôpital. « Mon Dieu, La honte de ça ».
Pour ce journal français (dont nous taisons le nom pour ne pas lui attirer les foudres de cette folle brigade), il était fort visible que les vrais malades nécessitant des soins lourds et urgents n’étaient pas ceux qui étaient couchés à l’intérieur. Mais les vrais et grands malades, ce jour-là, de l’avis de ce journal, c’étaient ces camerounais qui braillaient à tue-tête sur le trottoir en face de l’hôpital. Avec chacun un ou quatre drapeaux du Cameroun sur le corps.
Comme des fugitifs d’un asile en divagation dans la nature française. Paul Biya se trouvait-il parmi les richissimes pensionnaires de cet hôpital ce matin-là ? Peut-être. Peut-être pas. Cette affaire est une vraie histoire de fous. S’il y était, supposons en réanimation ou en convalescence après une délicate opération chirurgicale, seule la « camerounieserie », ce démon qui nous possède et nous persécute, a guidé ces jeunes camerounais de la diaspora. Sans plus. Sinon, comment peut-on se réunir pour aller faire du boucan sous les fenêtres d’un homme de près de 92 ans malade, fût-il le plus grand sorcier du village ? Si on n’est pas possédés par un esprit diabolique déformant, comme la « camerounieserie », alors le journal français aura bien raison.
Cette honteuse Brigade est haineuse et malade.Et si Paul Biya n’y était pas ? Que tous ces mots orduriers lancés à son adresse n’ont ému que les mouettes qui volaient près de l’hôpital et les riches malades qui pouvaient se lever pour regarder la manifestation à travers les rideaux de l’hôpital. Que la présence du président de la République n’était qu’un fake news, une rumeur mensongère. Cette brigade de la diaspora aura alors démontré qu’elle était constituée de camerounais authentiques. Des citoyens en escale dans un pays européen mais ayant gardé leur identité. L’identité d’hommes venant d’un pays où la rumeur, l’information mensongère et l’aveuglement sont les trois points du triangle qui donne la forme de la République du Cameroun.
Gloire au Seigneur et à nos ancêtres qui nous ont donné à côté de ces camerounais que le froid de l’hiver dans les garages abandonnés et les foyers de sans domicile fixe (Sdf), une diaspora responsable. Cette diaspora responsable Prompt à venir au pays pour investir, produire et développer. Cette diaspora responsable qui s’exprime à Douala ce jour par l’organisation Sacii (Salon Afrique-Canada Immigration et investissement) qui se tient le 24,25,26 Octobre 2024 sous l’impulsion de Mr Ndogmo Samuel Président de la Diaspora Américaine, Juliette Biakeu résidente au Canada et Présidente d’un réseau de mouvements associatifs au Canada.
Ces hommes et femmes qui font honneur au présent et le futur à ce que nous appelons naïvement le continent. Ceux qui braillent devant les hôpitaux en France et en Europe sont malades et méritent l’appellation d’origine contrôlée (AOC) de « diaspora racaille ».